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Mycobactérium non-tuberculeux

Les mycobactéries non tuberculeuses (MNT) sont des bactéries présentes dans le nature, les sols, les poussières de vieux bâtiments et surtout dans l’eau. Au Canada, peu de données sont disponibles sur le nombre d’infections causées par les MNT. Toutefois, entre 1996 et 2006, le Centre de contrôle des maladies infectieuses de la Colombie-Britannique a recensé de 3.4 à 9.1 cas par 100 000 habitants. Bien qu’il existe plus de 160 types de MNT, l’infection à MNT est causée par le Mycobacterium avium complexe (MAC) responsable de près de 75 % des cas.

Causes

Bien que les mycobactéries non tuberculeuses puissent s’en prendre à des parties du corps telles que la peau, elle infecte généralement les poumons. Parmi la grande variété de ces bactéries, deux demeurent les plus fréquentes : le Mycobacterium avium complexe et le Mycobacterium Kansaii (MK). Dans ces deux cas, les bactéries se retrouvent majoritairement dans l’eau du robinet et sont introduites dans le corps par l’inhalation de petites gouttelettes appelées aérosols. À ce jour, aucune transmission interhumaine n’a été rapportée.

Bien que la population soit exposée à ces bactéries et en inhale, très peu développe une infection puisque ces bactéries s’en prennent principalement aux personnes avec un système immunitaire affaiblies. Pour le MAC, on le retrouve chez des personnes immunosupprimées ou atteintes de VIH par exemple alors que le MK risque d’infecter principalement des personnes avec une maladie pulmonaire sous-jacente : la MPOC, la fibrose kystique, l’amiantose, la silicose ou encore un cancer du poumon.

Signes et symptômes

Les signes et symptômes observés dans les cas d’une infection à MNT sont similaires à ceux d’une pneumonie qui serait persistante :

  • Toux chronique
  • Expectorations
  • Fièvre
  • Essoufflement
  • Perte de poids

De façon moins fréquente et lors d’épisode aigu de l’infection, des expectorations sanglantes et des douleurs thoraciques peuvent être présentes.

Diagnostic

Le diagnostic d’une infection à MNT est basé principalement sur la mise en commun des signes et symptômes, d’images radiologiques obtenues généralement à l’aide d’une tomodensitométrie (scan) et d’analyse d’expectorations.

Imagerie médicale

Règle générale, la tomodensitométrie est l’examen radiologique de choix tant pour le diagnostic de l’infection à MNT que pour effectuer le suivi. L’allure que prendront les poumons à l’imagerie dépend en quelque sorte de la mycobactérie en cause.

Dans le cas du Mycobacterium avium complexe, deux portraits, typique chacune de la clientèle infectée peuvent être observés.

  • Sous la forme fibrocavitaire
    On observe de grandes cavités aux minces parois principales dans la partie supérieure des poumons. Cette forme est davantage fréquente chez les fumeurs et les personnes faisant abus de l’alcool.
  • Sous forme d’infiltrats
    La présence d’infiltrats bourgeonnants est observée en périphérie des poumons et est accompagnée de nodules et/ou de micronodules. Cette atteinte survient principalement chez la femme post-ménopausée. Malheureusement, bien que le lien soit clair, la cause ne l’est pas.

Dans le cas du Mycobacterium Kansaii, le portrait radiologique ressemble essentiellement à celui de la tuberculose, c’est-à-dire avec des infiltrats lobaires avec ou sans cavités.

Analyse d’expectorations

Deux méthodes peuvent être utilisées pour obtenir des expectorations à des fins d’analyse. Dans le premier cas, on demande au patient d’effectuer trois cultures à un intervalle régulier de quelques jours. Ainsi, tôt le matin, le patient doit cracher ses sécrétions dans un petit pot stérile, et ce, à trois reprises, à des journées différentes.

Dans le second cas, les sécrétions sont obtenues lors d’une bronchoscopie avec lavage alvéolaire. Ce dernier consiste en l’introduction d’un long tube flexible par le nez ou la bouche du patient à l’extrémité duquel est situé une caméra ainsi qu’une petite tubulure qui permet d’ajouter de l’eau salée et de retirer les sécrétions.

Par la suite, les sécrétions recueillies dans un cas comme dans l’autre sont analysées au microscope en laboratoire.

Biopsie

Malheureusement, il arrive que malgré les signes et symptômes, la tomodensitométrie et l’analyse d’expectorations que le diagnostic ne soit toujours pas clair. Dans une telle situation, une biopsie chirurgicale devra être effectuée afin de s’assurer de la cause de l’infection et ainsi entamer le traitement approprié.

Traitement

Le traitement va dépendre de la mycobactérie à laquelle on fait face. En général, elles sont traitées par l’administration de trois antibiotiques, parfois plus pendant plusieurs mois. Pour cesser la prise d’antibiotiques, des cultures d’expectorations doivent s’avérer négatives pendant une période continue de 12 mois. Ainsi, il est fréquent que les patients soient sous antibiothérapie pendant 12 à 18 mois.

Conseils et prévention

  • Cesser de fumer et éviter de vous exposer à de la fumée de cigarette.
  • Faites-vous vacciner annuellement contre la grippe et si possible, contre les infections à pneumocoques.
  • Prenez tous vos traitements comme prescrit par le médecin, même si cela est sur une longue période.

Saviez-vous que

L’Association pulmonaire du Québec offre des services directs à la population. Pour en savoir davantage, visitez notre section Ressources patients

 

Révision mai 2022