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Bronchiolite oblitérante

La bronchiolite oblitérante est une maladie pulmonaire chronique rare qui affecte les petites voies aériennes des poumons et qui entraîne de l’inflammation au niveau des bronchioles. Bien qu’elle a été découverte pour la première fois chez des travailleurs d’une usine de maïs soufflé – d’où son surnom la maladie de poumon pop-corn – cette maladie est le plus souvent causée par d’autres agents et/ou maladies.

Causes

L’inhalation de substances toxiques (par exemple l’oxyde d’azote suite à une maladie du silo ou des sous-produits des vapoteuses) est la principale cause de développement de la maladie. Elle peut également survenir suite à des infections respiratoires, telles que le virus respiratoire syncytial, une pneumonie ou une bronchite.

Les personnes atteintes de maladies rhumatismales, par exemple, la polyarthrite rhumatoïde et les personnes ayant subi une greffe d’organe et plus particulièrement une greffe pulmonaire sont également plus à risque de développer la bronchiolite oblitérante. Bien que l’on identifie une cause à la plupart des cas, une minorité de personnes n’auront pas d’agent causal pouvant expliquer la présence de la maladie.

Personnes à risque

Historiquement, la principale substance toxique responsable de la bronchiolite oblitérante fut le diacétyle, un produit aromatisant utilisé dans la fabrication du pop-corn, des croustilles et des bonbons. Mais il est également utilisé dans la création de saveurs, notamment de beurre, pour les cigarettes électroniques.

Les autres substances toxiques pouvant provoquer une bronchiolite oblitérante sont :

  • Les oxydes d’azote (NOx; présents dans les silos à fourrage);
  • Les vapeurs de produits chimiques industriels ou de nettoyage (ammoniac ou le chlore);
  • Les émanations métalliques provenant des activités de construction (soudage);
  • L’acétaldéhyde (présent dans le cannabis et la fumée de cigarette électronique);
  • Le formaldéhyde (présent dans les adhésifs, les matériaux de construction et la fumée de cigarette électronique);
  • Le dioxyde de soufre (provenant de la combustion de combustibles fossiles);
  • L’acide hydrochlorique;
  • Le gaz moutarde.

Certaines de ces expositions toxiques ont lieu dans le cadre de l’emploi des personnes touchées. On parle alors de bronchiolite oblitérante professionnelle, et ceci a d’importantes conséquences pour la prise en charge par la CNESSST.

Symptômes

Ce ne sont pas toutes les personnes atteintes de bronchiolite oblitérante qui vont développer des symptômes. Habituellement, ils apparaissent de 2 à 8 semaines après l’exposition à un produit irritant, une infection ou une greffe et vont s’aggraver au fil du temps.

  • Essoufflement, surtout à l’effort
  • Toux (sèche ou productive)
  • Respiration sifflante
  • Fatigue inexpliquée
  • Respiration rapide

À long terme, l’inflammation associée à la bronchiolite oblitérante peut provoquer une cicatrisation au niveau du tissu pulmonaire responsable de difficulté respiratoire. 

Diagnostic

Les symptômes de la bronchiolite oblitérante sont peu spécifiques, et pour cette raison, la maladie peut être confondue avec d’autres maladies pulmonaires et le diagnostic peut être plus difficile à poser.

La première étape lorsque votre médecin suspecte que vous souffrez de cette maladie est d’établir votre historique d’exposition environnementale et de procéder à votre évaluation médicale complète. Des tests plus spécifiques pourront ensuite vous être recommandés afin de confirmer le diagnostic et la cause.

Tout d’abord votre médecin pourrait vous faire passer une radiographie ou une tomodensitométrie thoracique à haute résolution afin d’obtenir des images de vos poumons – parfois en demandant des images à l’inspiration et à l’expiration. Il est aussi possible que votre médecin recommande des tests de fonction pulmonaire afin de vérifier votre capacité à inspirer et à expirer.

Enfin si malgré tous ces tests le diagnostic n’est toujours pas confirmé, une bronchoscopie ou encore une biopsie pulmonaire peut être nécessaire. Des prises de sang sont souvent effectuées pour rechercher des causes et des conséquences de cette maladie.

Prise en charge

La bronchiolite oblitérante est une maladie irréversible et chronique, il n’existe donc pas de traitement permettant d’en guérir.

Si celle-ci est causée par une exposition à un produit toxique, la première chose à faire est de cesser son exposition à ce produit. Si l’exposition s’est faite dans le contexte d’un emploi, il est important que ceci soit discuté avec le médecin traitant. En effet, il est possible qu’il s’agisse d’une maladie professionnelle reconnue par la CNESST.

Toutefois, plusieurs traitements peuvent être utilisés afin de réduire les symptômes et ralentir la progression de la maladie. Les traitements proposés vont dépendre de la cause et de la gravité de la maladie.

  • Corticostéroïdes oraux
  • Bronchodilatateurs en inhalation
  • Antibiotiques
  • Médicaments immunosuppresseurs
  • Oxygène
  • Singulair
  • Greffe pulmonaire

Conseils et prévention

La meilleure façon de vous protéger contre la bronchiolite oblitérante est d’éviter les situations à risque.

  • Surveillez attentivement vos symptômes à la suite d’une greffe d’organe (poumon, cœur, moelle osseuse ou cellules souches);
  • Portez un équipement de protection respiratoire approprié lorsque vous devez vous exposer à un produit chimique;
  • Faites-vous vacciner selon le calendrier de vaccination prévu;
  • Lavez-vous les mains régulièrement;
  • Évitez tout contact avec des gens qui ont une infection respiratoire telle qu’un rhume, ou une grippe;
  • Évitez l’exposition aux produits chimiques susceptibles de provoquer des émanations.

Saviez-vous que

L’Association pulmonaire du Québec offre des services directs à la population. Pour en savoir davantage, visitez notre section Ressources patients

 

Révision Juin 2022