Zona
L’éruption cutanée liée au zona se manifeste habituellement de façon unilatérale sur le corps suivant le trajet d’un dermatome, soit sur le torse, le cou ou les yeux. Il y a généralement de 1 à 3 dermatomes contigus touchés. Dans le cas d’un zona disséminé ou chez la personne immunosupprimée, l’éruption peut être généralisée et ressembler à la varicelle.
90% des adultes canadiens ont eu la varicelle, ce qui signifie que dans ce cas, le virus est déjà à l’intérieur de votre corps. Environ une personne sur trois en sera atteinte au cours de sa vie.
Au Québec, chaque année, il y a plus de 27 000 cas et 600 hospitalisations liés au zona.
Au Canada, les coûts médicaux et sociaux liés au virus du zona et aux douleurs post-zostériennes sont évalués à 68 millions de dollars.
Causes
Le zona est une résurgence du virus présent chez une personne ayant déjà eu la varicelle. Le virus varicelle-zona reste alors en dormance à la racine des nerfs au niveau des ganglions nerveux. La réactivation du virus survient généralement lorsque le système immunitaire est affaibli.
Première infection de la varicelle survient généralement durant l’enfance qui se caractérise par une éruption vésiculaire généralisée.
Le virus varicelle-zona demeure latent au niveau des ganglions nerveux.
Puis le virus peut se réactiver plus tard et créer des éruptions cutanées et les douleurs caractéristiques associées.
Une personne atteinte de zona peut transmettre la varicelle, mais pas le zona. La contamination se produit par contact, lorsque le liquide vésiculaire parvient à pénétrer dans le corps via une muqueuse, comme une plaie, la bouche, le nez ou les yeux. En présence d’un zona disséminé, le virus peut également être transmis par voie aérienne. Le virus peut être également transmis in utero par le passage du virus via le placenta de la mère enceinte, on parle alors d’une transmission transplacentaire. Par ailleurs, un épisode de zona n’est pas déclenché par un contact avec un cas de varicelle Toutefois, une personne ayant le zona peut donner la varicelle à une personne non protégée n’ayant jamais eu la varicelle.
Personnes à risques
- Vous avez eu la varicelle
- Vous êtes âgés de plus de 50 ans (vieillissement peut causer un affaiblissement naturel de l’immunité)
- Vous avez une maladie provoquant l’immunosuppression ou une baisse d’immunité (ex. VIH, cancer, état de stress)
- Vous êtes sous traitement immunosuppresseurs (ex. Radiothérapie, chimiothérapie, corticostéroïdes sur long terme)
Signes et symptômes
La maladie s’installe de façon progressive et peut nuire aux activités quotidiennes.
- En phase prodromique, c’est-à-dire la période durant laquelle les signes avant-coureurs débutent, soit 4 jours à 14 jours avant l’apparition des vésicules. Il y a des démangeaisons ou sensation de picotement à l’endroit où les vésicules feront leur apparition sur une bande de peau (zone atteinte). Durant cette période, vous pouvez ressentir de la douleur, des céphalées, des malaises, de la fièvre et de la photophobie.
- En phase aiguë, soit dans les 24 à 72 heures suivant les symptômes précédents, nous avons l’apparition des rougeurs et des vésicules. (Période contagieuse et celle durant laquelle vous devez consulter un médecin pour débuter un traitement)
- Les vésicules sèchent et forment des croûtes. Elles disparaissent au bout d’une semaine et celles-ci ne sont plus contagieuses, mais demeurent sensibles aux stimuli. Les croûtes peuvent se former seulement au bout de 2-3 semaines chez les personnes ayant un dysfonctionnement du système immunitaire.
- Entre 5 et 30% des patients ressentent toujours les symptômes au bout de 90 jours.
- 13% des personnes atteintes du zona peuvent avoir des douleurs persistantes au niveau du nerf atteint, appelée névralgie post-zostérienne, qui se caractérise par une sensation de brûlure ou de choc électrique au niveau de la zone atteinte qui persiste au-delà de 90 jours.
Complications
- Incapacité physique
- Difficulté de sommeil
- Difficulté à se vêtir et/ou à manger
- Détresse psychologique
- Problème de vision (dans le cas du zona ophtalmique)
- Perte auditive (dans le cas du zona otitique)
Complications sévères
Environ 10% des patients atteint du zona ayant plus de 50 ans risquent de développer une ou des complications.
Zona ophtalmique
10-15% des patients ayant le zona ophtalmique subissent une altération de la qualité de la vue en raison de l’atteinte de la cornée. Il peut dans certains cas en conduire à une kératite, une sclérite, une uvéite et une nécrose rétinienne aiguë
Complications cardiovasculaires et cérébrovasculaires
Moins de 1% des personnes atteintes du zona sont touchées par un accident vasculaire cérébral (AVC), un accident ischémique transitoire (AIT), un infarctus du myocarde (IDM) ou une maladie cardiovasculaire.
Complications neurologiques
Moins de 1% des personnes atteintes de zona développent des complications au niveau neurologique, notamment une encéphalite, une méningite aseptique, un infarctus cérébral associé à une vascularite granulomateuse, une myélite, la paralysie de Bell, le syndrome de Guillain-Barré ou le syndrome de Ramsay-Hunt.
Diagnostic
La maladie est cliniquement facile à diagnostiquer. Les lésions vésiculaires sont très caractéristiques. Il est possible de procéder à une culture de liquide vésiculaire pour identifier la présence du virus varicelle-zona (herpès zoster).
Traitement
Le principal traitement pour le zona est la prise de médicaments antiviraux par voie orale, le Valacyclovir et le Famciclovir. Ils doivent idéalement être débutés dans les 48-72 heures suivant le début de l’éruption. Ils ne permettent pas de guérir mais bien d’empêcher le virus de se multiplier dans le nerf atteint et ainsi, diminuer les risques de dommages et les conséquences liées à la maladie.
Si le zona touche les yeux ou les oreilles, vous devez consulter un médecin spécialiste.
L’ophtalmologiste, puisque l’atteinte cornéenne n’est pas visible par un examen direct, et nécessite un examen par lampe à fente et instillation d’un produit de coloration à la lumière bleue ou un otorhinolaryngologiste (ORL), puisque les 7e et 8e nerfs crâniens contrôlent certains muscles du visage, l’audition et l’équilibre. La prise d’analgésique est également conseillée pour aider à diminuer les douleurs.
Conseils et prévention
La prévention débute par la vaccination des enfants et des adultes qui ne sont pas immunisés par le vaccin de la varicelle et celui du zona si vous faites partie des gens plus à risque.
Voici quelques conseils pouvant vous aider dans les périodes de démangeaisons ou de douleurs :
- Appliquer des compresses humides pendant une période 5 minutes, plusieurs fois par jour
- Prendre un bain frais avec de l’avoine colloïdale ce qui aidera à diminuer les douleurs et les démangeaisons.
- Prise d’antihistaminique : Renseignez-vous à votre pharmacien, car peut interagir avec vos autres médicaments
- Éviter de gratter la zone atteinte, car cela risque d’aggraver les lésions et augmente les risques de surinfections bactériennes
- Porter des vêtements amples
- L’acupuncture peut aider à la gestion de la douleur
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FAQ - Vrai ou Faux
- Le zona est le même virus que celui des feux sauvages (herpes labial)?
Faux : l’herpès labial (feu sauvage) est causé par le virus herpès Simplex (HSV) tandis que le zona est causé par le virus herpès zoster. - L’éruption cutanée du zona est le 1er symptôme qui apparait?
Faux : les 1ers symptômes sont des démangeaisons ou sensation de picotement/fourmillement à l’endroit où les vésicules feront leur apparition ainsi que les maux de tête. - Je ne peux pas sortir de chez moi lorsque je suis atteinte du zona?
Faux: La transmission se fait via le liquide des vésicules infectées. Vous devez les couvrir et laver vos mains fréquemment. Dès que les lésions ont formées des croûtes, vous n’êtes plus contagieux. Vous devez éviter le contact avec les nouveau-nés, les femmes enceintes, les personnes n’ayant jamais eu la varicelle et les personnes immunosupprimées. - Si je tousse, je risque de transmettre le virus varicelle-zona à mes proches?
Vrai, chez les personnes ayant un zona disséminé ou chez la personne immunosupprimée, le virus peut être transmis via les sécrétions respiratoires. - Je n’ai aucune chance de développer le zona en bas de 50 ans?
Faux, les personnes immunosupprimées, les personnes atteintes de certaines maladies (ex. VIH), les personnes prenant des corticostéroïdes sur le long terme sont plus à risque de développer la maladie. Tout le monde qui a eu la varicelle est à risque. - Le zona peut être attrapé plus d’une fois?
Vrai, le risque est plutôt faible, soit environ 5% des personnes ayant déjà eu le zona et peut atteindre 12% chez les personnes immunodéprimées. - Si j’aperçois des lésions du zona sur ma peau, j’attends que cela passe?
Faux : Se rendre chez un médecin dès l’apparition des symptômes permet de débuter les médicaments antiviraux rapidement et permettront de diminuer les risques de névralgie post-zostérienne et la durée des symptômes. - Je suis en santé, donc je n’ai pas besoin de vaccin?
Faux : Toute personne ayant déjà contracté la varicelle est à risque, d’autant plus si vous avez plus de 50 ans. - Mes petits-enfants ont la varicelle, je suis à risque d’attraper le zona?
Faux. La varicelle ne peut pas transmettre le zona. Seul le zona se transmet seulement à une personne n’ayant jamais eu la varicelle et transmet la varicelle et non le zona. - J’ai déjà eu le zona, donc je n’ai pas besoin de recevoir un vaccin?
Faux, 12mois après la fin des symptômes vous pouvez recevoir votre 1ere dose du vaccin. - J’ai déjà reçu une dose de Zostavax, puis-je recevoir le Shingrix?
Oui, vous devez attendre 12 mois pour recevoir la 1ere dose.
- Le zona est le même virus que celui des feux sauvages (herpes labial)?