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Cancer pulmonaire

Le cancer du poumon est le cancer le plus répandu au Québec et au Canada et est également le plus meurtrier. On chiffre à 28 600 le nombre de Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer pulmonaire au cours de l’année 2018. Parmi ceux-ci, on compte près de 9000 Québécois.

Malheureusement, le risque de cancer pulmonaire est inversement lié au statut social et économique et est tristement connu pour son faible taux de survie puisque 17% des Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon survivent plus de 5 ans. Dans près de 50% des cas, le diagnostic est établi alors que la maladie a atteint un stade avancé, en général de stade IV. Il est de ce fait primordial de sensibiliser la population au dépistage de ce cancer.

Le cancer du poumon se développe suite au dérèglement et à la prolifération anormales des cellules normales qui composent les poumons. Ces cellules, en plus de détruire les tissus sains, peuvent également se disperser à distance et former des métastases extra-pulmonaires.

Il existe 2 principaux types de cancer du poumon :

Le cancer du poumon non à petites cellules

  • Il est le plus répandu et constitue 85% des cas de cancers pulmonaires. Il peut progresser rapidement, et regroupe 2 sous-types principaux :
  • L’adénocarcinome : Il s’agit de la forme la plus courante de cancer du poumon au Québec et au Canada et représente plus de 60% des tous les cancers pulmonaires. Il est également le plus fréquent chez les femmes et les non-fumeurs. Ce sous-type de cancer est parfois causé par une anomalie génétique pour laquelle des traitements ciblés peuvent être disponibles.
  • Le carcinome épidermoïde ou carcinome squameux : ce sous-type de cancer regroupe 15 à 20% des cas de cancer du poumon et est fortement associé au tabagisme et prend fréquemment origine des voies respiratoires proximales (bronches souches et bronches lobaires). De plus, il touche davantage les hommes que les femmes.

Le cancer du poumon à petites cellules

  • Il s’agit d’une forme très agressive représentant 15 à 20% des cancers du poumon. En raison de sa tendance à se répandre rapidement en dehors du poumon, il s’agit d’une maladie difficile à traiter et à évolution rapide.

Il existe également d’autres types de cancer, dont le mésothéliome malin qui se développe à partir de l’enveloppe du poumon (la plèvre).

Il s’agit d’un cancer agressif que l’on retrouve principalement chez les travailleurs ayant œuvré en contact étroit avec l’amiante : Ouvriers de mine d’amiante, industrie automobile, cimenterie, travailleurs de la construction tels qu’électricien, plombier, charpentier et peintre. Compte tenu de son temps de latence très long, la maladie peut se déclarer 20, voire même 40 ans après l’exposition.

Le poumon est également le siège fréquent de métastases pulmonaires, c’est à dire des tumeurs malignes prenant naissance dans une autre partie du corps (par exemple l’intestin, le sein, la thyroïde), mais qui se disséminent dans les poumons. Dans ces cas, il s’agit d’une maladie avancée et difficile à traiter.

Causes

Exposition au tabac : Le tabac est le premier responsable de cette maladie. On estime à plus de 85 % le nombre de cas de cancer du poumon dont le tabac est la cause principale. La durée de l’exposition et la quantité de cigarettes fumées sont des facteurs liés au tabagisme pouvant augmenter le risque de développer un cancer du poumon.  Chez les personnes qui cessent de fumer, le risque de cancer pulmonaire diminue de façon importante, mais demeure tout de même présent; comparativement aux gens n’ayant jamais fumé.

Qualité de l’air : D’autres facteurs peuvent être associés au risque de développer un cancer pulmonaire, tels la fumée secondaire, l’exposition au radon, l’amiante, l’exposition professionnelle à des substances carcinogènes (benzo[a]pyrènes, cadmium, arsenic…), la pollution de l’air extérieur, etc. De ce fait, les travailleurs œuvrant dans la fabrication du caoutchouc, les fonderies de fer et d’acier, le ramonage de cheminée, l’asphaltage et la couverture de toits sont davantage à risque.

Bagage génétique et antécédents familiaux : Le bagage génétique et la susceptibilité de l’individu jouent aussi un rôle important dans le développement de cancer. Les risques de cancer pulmonaire sont donc augmentés si un membre de votre famille du 1er degré (père, mère, frère, sœur ou enfants) a reçu un diagnostic de cancer du poumon.

Signes et symptômes

 

Le cancer pulmonaire s’installe de façon insidieuse : il est fréquent que dans les premières phases de la maladie, il n’y ait aucun ou peu de symptômes. Sa détection précoce, au moment où il peut être le plus facilement guéri, s’avère donc parfois difficile et même impossible. Au début, les symptômes sont peu apparents et dépendent de facteurs tels le type de cancer, la région touchée et la taille de la tumeur.

Le symptôme le plus fréquent et souvent le premier à faire son apparition est la présence d’une toux inexpliquée qui a tendance à s’intensifier avec le temps ou qui ne disparaît tout simplement pas. Par contre, d’autres symptômes peuvent être associés au cancer du poumon :

  • Douleur thoracique constante, s’aggravant avec la respiration profonde
  • Sang dans les expectorations
  • Essoufflement
  • Respiration sifflante
  • Changement dans la voix (raucité)
  • Perte de poids et d’appétit
  • Grande faiblesse, fatigue
  • Infections pulmonaires récidivantes

Ces manifestations sont non spécifiques et peuvent se manifester dans d’autres maladies. Également, lorsque des métastases affectent d’autres organes, des symptômes très variés peuvent apparaître. Par exemple; lors de métastases au cerveau le patient peut présenter des troubles de comportement, de la confusion ou encore de convulsions.  Ainsi, un examen médical est donc primordial.

Diagnostic

Le cancer pulmonaire est la forme de cancer la plus couramment diagnostiquée. Plus le diagnostic est tôt dans l’évolution de la maladie, meilleur est le pronostic puisque la tumeur peut être complètement éliminée par une chirurgie. Compte-tenu qu’il peut demeurer un bon moment sans que le moindre symptôme se manifeste, le cancer du poumon diagnostiqué précocement l’est généralement de manière fortuite, c’est-à-dire lors d’un examen qui avait pour but le dépistage d’une autre maladie. La radiographie pulmonaire est souvent le premier test utilisé dans le processus de diagnostic.

Par la suite, le médecin peut suggérer selon le cas, une tomodensitométrie thoracique, un TEP-scan (tomographie par émission de positrons), une imagerie par résonnance magnétique (IRM), une bronchoscopie, une échographie endobronchique (EBUS), une biopsie et même une chirurgie pulmonaire exploratoire pour investiguer et confirmer un cancer pulmonaire.

De plus, certaines analyses effectuées sur les prélèvements de la tumeur (biopsie pulmonaire) pourront permettre d’identifier la présence ou non d’altérations génétiques et de protéines. Ce type d’analyses peut avoir un impact important dans le plan de traitement proposé (thérapie ciblée et immunothérapie).

Finalement, dans certains cas, des examens supplémentaires non mentionnés précédemment peuvent également être demandés par votre médecin ou des examens peuvent être répétés en cours ou en fin de traitement afin de suivre l’évolution de votre maladie.

Le processus diagnostique permettra à l’équipe de médecins de confirmer la présence du cancer pulmonaire, son sous-type et son stade. Pour le cancer du poumon non à petites cellules, on détermine l’étendue du cancer sur une échelle de 1 (tumeur plus petite et moins étendue) à 4 (tumeur de plus grosse taille et plus étendue).

Stades

Cancer pulmonaire non à petites cellules

Il existe différents stades au cancer pulmonaire non à petites cellules. Ceux-ci dépendent de la grosseur de la tumeur et de son étendue. Ils détermineront aussi en grande partie le choix du traitement.

Stade Description
0 Cellules cancéreuses présentent seulement dans le revêtement des voies respiratoires ou dans les alvéoles
1 A Tumeur de taille < 3cm située dans le poumon
1A1 < 1cm;  1A2 < 2cm;  1A3 < 3cm
B Tumeur de taille > 3cm, mais < 4cm pouvant également avoir envahi la plèvre, causé l’affaissement d’un poumon par obstruction de la bronche, avoir envahi la principale voie respiratoire, mais pas la région où la trachée se divise en bronche souche gauche et droite
2 A Tumeur de taille > 4cm, mais <5cm ou a envahi la plèvre, causé l’affaissement d’un poumon par obstruction de la bronche, avoir envahie la principale voie respiratoire, mais pas la région où la trachée se divise en bronche souche gauche et droite
B Tumeur de taille < ou = 5cm et qui s’est propagée aux ganglions lymphatiques près des bronches
Ou
Tumeur de taille > 7cm, mais < 5cm
Ou
Tumeur qui a envahi la plèvre, le péricarde ou la paroi thoracique
Ou
2 tumeurs et plus dans le même poumon
3 A Tumeur de taille < ou = 5cm et qui s’est propagée aux ganglions lymphatiques situés près de la trachée du même côté que le corps de la tumeur ou dans les ganglions lymphatiques près de la carène
Ou
Tumeur de taille > 5cm et :
Au moins une autre tumeur dans le même poumon
Ou
Tumeur s’est propagée aux ganglions lymphatiques près des bronches
Ou
Tumeur a envahi le diaphragme, le médiastin, le cœur, un gros vaisseau, l’œsophage, le larynx, la trachée, la carène ou des vertèbres.
B Tumeur de taille < ou = 5cm et dont le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du côté opposé de la trachée ou du poumon ou aux ganglions de trouvant dans la partie inférieure du cou
C Tumeur de taille > 5cm et dont le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du côté opposé de la trachée ou du poumon ou aux ganglions de trouvant dans la partie inférieure du cou
Ou
Présence de plus d’une tumeur dans différent lobe d’un même poumon et dont le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du côté opposé de la trachée ou du poumon ou aux ganglions de trouvant dans la partie inférieure du cou
4 A Cancer s’est propagé à l’autre poumon, à la plèvre, au péricarde ou présence d’une nouvelle tumeur à l’extérieur du thorax
B Présence d’au moins 2 tumeurs se développant à l’extérieur du thorax

Cancer du poumon à petites cellules

Le médecin spécifiera s’il s’agit d’un cancer du poumon à petites cellules de stage limité ou étendu. Dans un tel cas, limité aura pour signification que la tumeur est présente dans un seul poumon et il est également possible qu’elle soit présente dans les ganglions lymphatiques présents dans la poitrine et près des clavicules. À l’opposé, le stade étendu signifiera que le cancer est présent dans les deux poumons ou dans des ganglions lymphatiques ou encore qu’il s’est propagé à des organes éloignés (par exemple au pancréas).

Traitements

Le choix du traitement dépendra de plusieurs facteurs : le sous-type de cancer, le stade clinique (extension de la maladie) et l’état physiologique du malade (âge, fonction pulmonaire, santé générale, etc.), sans oublier son état psychologique.  Les principaux traitements proposés dans le cas du cancer pulmonaire sont la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et, plus récemment, l’immunothérapie et la thérapie-ciblée.

Lors de vos rencontres avec votre équipe de médecins, d’infirmier(e)s et de pharmacien(ne)s, ces derniers établiront avec vous votre plan de traitement. Chacun des traitements, qu’ils soient chirurgicaux, médicamenteux ou autres, constituent ce que l’on appelle une ligne de traitement. Votre médecin vous spécifiera également l’ordre dans lequel ceux-ci seront effectués et si certains traitements auront lieu au même moment (par exemple : un patient qui recevrait de la radiothérapie pendant la prise de chimiothérapie).

Chirurgie : Il s’agit d’une intervention où le chirurgien va littéralement aller retirer la tumeur, le lobe du poumon ou encore le poumon atteint. Évidemment, c’est sur l’évaluation de plusieurs facteurs que votre médecin sera en mesure de vous suggérer la chirurgie comme traitement à votre cancer du poumon. Parmi ces facteurs, on note l’étendue du cancer ainsi que votre capacité à vivre par la suite avec une partie ou un poumon complet en moins.

Chimiothérapie : Traitement où l’on a recours à des médicaments anticancéreux, c’est-à-dire toxiques pour les cellules cancéreuses, mais qui peuvent également l’être pour votre corps. Le but de la chimiothérapie est d’empêcher la division des cellules cancéreuses. Or, elle empêche également la division de cellules saines qui se multiplient rapidement comme celles des cheveux et du tube digestif. C’est entre autres pour cette raison que la chimiothérapie occasionne en général plusieurs effets secondaires tels que la perte des cheveux, les nausées et vomissements, la perte d’appétit, etc. L’administration des traitements peut avoir lieu à l’hôpital comme à la maison et se faire de diverses façons: comprimés à avaler, injections sous la peau, injection par voie veineuse ou autre. Dans la plupart des cas, la chimiothérapie est administrée conjointement à un autre traitement pour le cancer. Les effets secondaires sont très variables d’une personne à l’autre, et votre équipe de soins vous conseillera quant aux signes à reconnaître afin d’éviter des complications.

Radiothérapie : Traitement où l’on a recours à de la radiation, c’est-à-dire des rayons X de très forte puissance visant à détruire les cellules cancéreuses et les empêcher de se multiplier et de se développer. Bien que ces rayons traversent et abîment des tissus de votre corps pour parvenir à la tumeur, les tissus sains ont la capacité de se régénérer. Puisqu’il nécessite des équipements très spécialisés, ce traitement n’a lieu que dans certains centres hospitaliers. En général, un traitement a une durée approximative de 20 minutes et 20 à 30 séances sont habituellement nécessaires.

Radiothérapie stéréotaxique ou radiothérapie externe: Traitement basé sur la radiothérapie, mais où l’on dirige une grande quantité de petits rayons de forte puissance sur une zone bien précise du corps. Puisque ce traitement est plus ciblé, la durée d’une séance est approximativement de 60 minutes et de 3 à 5 séances sont généralement requises. Ce type de traitement peut parfois servir d’alternative à la chirurgie.

Thérapie ciblée : Elle constitue une nouvelle génération très prometteuse de médicaments contre le cancer. Celle-ci, comme son nom l’indique, vise les cellules cancéreuses en ciblant des protéines anormalement exprimées par les cellules tumorales seulement. Cependant, afin d’être efficaces, ces traitements sont offerts aux patients dont les tumeurs présentent des anomalies génétiques détectées à partir du matériel obtenu lors du diagnostic de cancer, par une biopsie ou une bronchoscopie. Dans certains cas, votre équipe de soins devra procéder à des nouveaux prélèvements afin de pouvoir refaire de nouveau ces analyses.

Immunothérapie : Il s’agit d’un traitement qui a pour but de changer la façon dont nos cellules immunitaires se comportent. Il en existe plusieurs types : certains augmentent la capacité immunitaire à lutter contre le cancer alors que d’autres contrôlent et même détruisent les cellules cancéreuses. Puisque ce traitement ne s’attaque pas aux tissus sains, il permet de mieux maîtriser les symptômes et diminuer les effets secondaires.

D’autres avenues de traitements sont parfois utilisées via des protocoles de recherche ou essais cliniques. Votre médecin saura vous conseiller si certains pouvaient s’appliquer à vous.  Il est important de réaliser que le traitement optimal proposé est individualisé pour chaque patient selon plusieurs facteurs et souvent selon un consensus obtenu après discussion auprès d’un comité des tumeurs pulmonaires regroupant les différents spécialistes impliqués tels pneumologues, chirurgiens thoraciques, oncologues, radio-oncologues et pathologistes.  Dans les maladies plus avancées, des soins de support ou soins palliatifs sont offerts au patient.

Afin d’en connaître davantage sur votre diagnostic ainsi que sur votre plan de traitement, nous vous invitons à imprimer la fiche informative en cancer pulmonaire et la faire remplir par votre médecin.

Suivi

Puisque les risques de récidive du cancer du poumon sont plus élevés dans les deux années qui suivent le traitement, un suivi étroit sera effectué par l’équipe médicale qui avait pris en charge votre plan de traitement ainsi que par votre médecin de famille. Lors de ces suivis, le médecin fera une évaluation de votre état de santé en se basant sur l’écoute de vos poumons et votre état général et pourra recommander au besoin une radiographie de vos poumons, des analyses sanguines ou encore une tomodensitométrie. N’oubliez jamais d’être à l’écoute de votre corps.

Conseils et prévention

Les meilleures chances de guérison se trouvent chez les patients dépistés très tôt, éligibles à la chirurgie et traités dans les premiers stades de la progression du cancer (stades 1 et 2). Il est donc primordial d’être à l’écoute des changements et des symptômes anormaux ressentis. Discutez avec votre médecin des bienfaits et des risques du dépistage du cancer du poumon et demandez-lui si cela s’applique à vous. L’arrêt tabagique demeure l’aspect le plus important dans la prévention du cancer pulmonaire. Également, mesurer la teneur en radon de l’air de votre habitation et prendre des mesures pour l’atténuer ainsi qu’éviter l’exposition à des produits à toxicité reconnue, telle que l’amiante, sans protection adéquate.

Saviez-vous que

L’Association pulmonaire du Québec (l’APQ) offre un groupe d’entraide mensuel pour les personnes atteintes de cancer pulmonaire ainsi qu’une ligne téléphonique d’informations sans frais du lundi au jeudi de 8h à 16h30 et le vendredi de 8h à 12h.

Pour en savoir davantage, visitez notre section Ressources patients