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Légionellose

L’histoire de la légionellose est plutôt récente. En 1976, alors que se tient un congrès de la Légion Américaine à Philadelphie, aux États-Unis, plusieurs légionnaires et autres personnes présentes sur les lieux, se retrouvent avec des symptômes de rhume et des troubles pulmonaires sévères tous attribuables à une bactérie provenant des systèmes d’air conditionné et transporté dans les conduits de ventilations. Près de 3 semaines plus tard, la maladie fit au total 182 victimes, dont 29 morts, et le nom de maladie du légionnaire fut attribué à cette infection.

Cela n’est pas sans rappeler l’éclosion de grande envergure survenue à Québec en 2012 suite à la contamination de deux tours aérorefroidissantes d’un édifice de la Basse-Ville, où 183 personnes furent touchées par cette maladie dont 13 en sont décédées. Suite à ce drame, le gouvernement du Québec a entériné en mai 2014, un règlement modifiant le code de sécurité afin de mieux protéger la population contre cette infection.

Causes

La bactérie Legionella se trouve de façon naturelle dans l’eau de nos lacs et de nos rivières. Cependant ce n’est pas de ces milieux que naissent les cas de légionellose.

En fait, la bactérie causant la maladie prolifère dans des eaux dont la température varie entre 20°C et 50°C et infecte l’humain lorsque celui-ci inhale de très fines particules (microgouttelettes) d’eau tiède contaminée. Ces dernières proviennent le plus souvent de réservoirs d’eau chaude et froide, de tour de refroidissement à l’eau, de système de climatisation, humidificateur d’air, de spa, de bain à remous et bain-tourbillon, de pommeau de douche ou encore de système de thérapie respiratoire tel qu’un CPAP. Les microgouttelettes transportent alors la bactérie jusqu’aux poumons et créent une infection.

La légionellose n’est pas contagieuse puisqu’elle ne se transmet pas d’une personne à une autre et peut survenir peu importe la saison, mais est plus fréquente en été et en automne. Cependant, il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire (MADO) et chacun des cas déclarés fait l’objet d’une enquête de la part des autorités de santé publique.

  • Maladie à déclaration obligatoire

Personnes à risque

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on observe annuellement entre 10 et 15 cas de légionellose par million d’habitants. Au Québec, selon plus récentes données publiées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) nous sommes passé de 4.7 cas de légionellose par million d’habitants en 2006 à 21.6 cas par million d’habitants en 2017 et ce en faisant abstraction de l’année 2012, mais ces statistiques peuvent être sous-estimées de façon importante puisque le CDC (« Centers for Disease Control and Prevention ») estime qu’uniquement 3% des cas de légionellose seraient correctement diagnostiqués.

Tout le monde peut être touché par cette bactérie, mais certains groupes de la population sont davantage à risque notamment les personnes :

  • âgées de 50 ans et plus,
  • fumeurs,
  • consommateurs d’alcool,
  • souffrant de maladies chroniques telles que : maladie respiratoire ou cardiaque, insuffisance rénale, diabète et cancer,
  • immunosupprimées ou qui reçoivent des traitements ayant pour effet d’affaiblir le système immunitaire, par exemple, de la corticothérapie,
  • qui ont récemment subi une chirurgie.

Environ 80% des cas de légionellose sont sporadiques, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas associés à une source environnementale commune identifiable. Le taux de mortalité de la légionellose se situe entre 5 et 15%.

Symptômes

L’infection à Legionella peut se présenter sous deux formes.

La première, nommée la fièvre de Pontiac, est une forme bénigne de la maladie dont les symptômes ressemblent beaucoup à ceux de la grippe (toux et fièvre). Les personnes atteintes en guérissent habituellement en 2 à 5 jours sans avoir recours à un traitement spécifique.

La forme plus sévère de la légionellose se nomme la maladie du légionnaire où 2 à 10 jours après l’exposition à la bactérie, la maladie évolue habituellement vers une pneumonie. La personne atteinte est donc susceptible de présenter les symptômes suivants :

  • Fièvre
  • Maux de tête
  • Fatigue
  • Toux sèche et/ou difficultés respiratoires
  • Douleur musculaire et/ou thoracique
  • Perte d’appétit
  • Diarrhées, nausées et vomissements
  • Crachats avec sang
  • Délire, confusion, désorientation et hallucinations

Des complications peuvent également survenir. Parmi celles-ci : une détresse respiratoire avec manque d’oxygène, un choc septique (une diminution soudaine de la pression artérielle causée par l’infection), une insuffisance rénale aiguë voire même la mort. Si vous faites partie des personnes à risques et présentez des symptômes tels que la fièvre, la toux avec ou sans crachats ou des difficultés respiratoires, vous ne devez pas hésiter à consulter votre médecin.

Diagnostic

L’examen clinique réalisé par le médecin de même que la radiographie pulmonaire permettent de diagnostiquer une pneumonie, mais ne permettent pas d’identifier la bactérie qui en est la cause. Pour s’assurer qu’il s’agit bien du Legionella, une analyse soit sanguine, d’urine ou des sécrétions pulmonaires devra être effectuée.

Traitement

Il n’existe aucun vaccin pour se protéger de la légionellose. Dans la plupart des cas, des antibiotiques suffisent à guérir la maladie. Le traitement peut être administré par comprimés ou encore par voie intraveineuse et dure habituellement de 7 à 10 jours. Chez les personnes avec un système immunitaire affaibli ou présentant des complications de la légionellose, le traitement peut parfois durer plusieurs semaines. Cependant, il est important de ses rappeler que plus il est débuté tôt, meilleures sont les chances de guérison et moindres sont les risques de complications.

Conseils et prévention

Agir sur les sources environnementales possibles d’infection est la seule façon de prévenir la légionellose bien qu’il ne faut pas oublier qu’environ 80% des cas de légionellose sont sporadiques, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas associés à une source environnementale commune identifiable.

Voici quelques recommandations :

  • Maintenez la température de votre chauffe-eau à une température minimale de 60°C et installez un dispositif anti-brûlure à la sortie de l’eau de vos douches et baignoires afin d’ajuster la température à 49°C tels que l’exige maintenant le Code de construction du Québec.
  • Faites couler l’eau chaude pendant quelques minutes si votre chauffe-eau n’a pas fonctionné pendant plusieurs jours.
  • N’utilisez pas de l’eau chaude directement pour vos préparations alimentaires crues. Préférez l’eau froide bouillie.
  • Assurez-vous de bien nettoyer et entretenir les pommes de douches, spa, humidificateurs, etc.
  • Si vous souhaitez faire l’utilisation d’un humidificateur, optez pour un modèle à vapeur plutôt qu’un modèle ultrasonique.
  • Si vous faites l’utilisation de matériel servant à de la thérapie respiratoire (par exemple : CPAP, BiPAP, humidificateur pour oxygène) n’utilisez pas l’eau du robinet et faites l’entretien et le remplacement des pièces tels que recommandé par votre fournisseur.
  • Ne débranchez pas votre chauffe-eau pour une absence de quelques jours. À votre retour, faites plutôt couler l’eau de vos robinets pendants quelques minutes pour évacuer l’eau ayant stagné dans les tuyaux.
  • Si votre domicile est relié à un puits dont l’eau est dure ou ferreuse, videz votre chauffe-eau une fois par année.
  • Si vous avez un spa et que vous devez vous absenter que pour quelques jours, abaissez-en la température, mais laissez fonctionner le filtreur. Si toutefois, vous vous absentez pour plus de 2 semaines, le mieux est de le vidanger.

Finalement, si vous êtes propriétaire d’une ou de plusieurs tours de refroidissement à l’eau, consultez le règlement sur l’entretien d’une installation de tour de refroidissement à l’eau.

Saviez-vous que

L’Association pulmonaire du Québec offre des services directs à la population. Pour en savoir davantage, visitez notre section Ressources patients

Révision Février 2020