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Amiantose

L’amiantose est une maladie respiratoire chronique causée par l’inhalation de fibres d’amiante provoquant une diminution des fonctions respiratoires, autrement dit de votre capacité à respirer.

L’amiante est un minéral, aujourd’hui interdit au Québec, mais qui fut beaucoup utilisé entre 1930 et 1990 dans la fabrication d’isolants, de revêtements de sol en vinyle, de ciment, de plâtre, de garnitures de freins et d’autres produits. Depuis 1999, l’amiante figure sur la liste des substances toxiques de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. La dernière mine d’amiante au Québec a cessé ses activités en 2012. Depuis octobre 2018, un règlement canadien interdit l’importation, la vente et l’utilisation d’amiante, ainsi que la fabrication, l’importation, la vente et l’utilisation de produits contenant de l’amiante. Toutefois, dans certains endroits dans le monde, l’exposition à l’amiante est encore importante.

Toute exposition à des fibres d’amiante dans l’air, lors de travaux de rénovation par exemple, peut entraîner un risque pour la santé.

L’inhalation d’amiante peut entraîner plusieurs types de problèmes respiratoires, dont l’amiantose. On voit tout d’abord sur les examens d’imagerie (radiographie et scan des poumons) l’apparition de plaques pleurales : des endroits où l’enveloppe des poumons (plèvre) est épaissie. Ces plaques pleurales démontrent l’exposition à une quantité significative d’amiante. Lorsque ces plaques sont présentes en grande quantité, elles peuvent empêcher les poumons de bien s’ouvrir, réduisant leur volume et causant de l’essoufflement. On peut toutefois avoir des plaques pleurales (sur l’enveloppe des poumons) sans avoir l’amiantose à proprement dit, qui est une maladie qui se retrouve à l’intérieur des poumons. Ensuite, ces épaississements de l’enveloppe des poumons peuvent entraîner des déformations des poumons qui se présentent comme des taches sur le scan des poumons : des atélectasies rondes. Ces déformations de poumons peuvent aussi causer de l’essoufflement. Enfin, l’inhalation d’amiante entraîne une augmentation importante du risque de développer un cancer de la plèvre, appelé mésothéliome, et du risque de développer un cancer du poumon.

Malgré le fait que l’exposition à l’amiante ait diminué de façon drastique depuis les années 1970, on note une augmentation des taux de mésothéliome (cancer de la plèvre) plusieurs années plus tard (augmentation entre 1984 et 2004, puis stabilisation) et une augmentation des taux d’amiantose depuis 1994 au Québec. Ces maladies apparaissent de nombreuses années après l’inhalation de l’amiante. Au Québec, en 2013, on notait 185 nouveaux cas de mésothéliome, alors qu’en 2016, on notait 456 nouveaux cas d’amiantose, 28 décès par mésothéliome et 20 décès par amiantose. Ces statistiques sont toutefois probablement sous-estimées par le système de collectes de données actuel au Québec.

Causes

Lors de la manipulation de l’amiante ou de produits qui en contiennent, de minuscules fibres invisibles à l’œil nu peuvent se détacher et se retrouver alors dans l’air. Lorsqu’une personne inspire ces particules, celles-ci vont se loger dans ses poumons et engendre la formation de tissu cicatriciel (fibrose pulmonaire). Les cicatrices, qu’elles soient sur notre peau ou dans nos poumons, rendent les tissus beaucoup moins souples, moins élastiques. En réduisant l’élasticité des poumons, le tissu cicatriciel rend alors la respiration plus difficile.

En effet, les fibres d’amiante affectent tout particulièrement les alvéoles : petits sacs d’air où ont lieu les échanges d’oxygène et de dioxyde de carbone. De ce fait, le transfert de l’oxygène vers le sang devient plus difficile et augmente l’essoufflement.

Personnes à risques

Plus un individu est exposé, plus il y a de risque pour sa santé. De ce fait, les personnes les plus à risque sont :

  • Les travailleurs des mines d’amiante
  • Les ouvriers d’usines de fabrication de pièces contenant de l’amiante
  • Les ouvriers du bâtiment, de la construction et de la démolition
  • Les ouvriers de chantiers navals

D’autres facteurs, tel que le tabagisme, peuvent avoir une influence sur la sensibilité à l’amiante. En effet en présence d’une même quantité de fibres d’amiante dans l’air, les fumeurs ont plus de risques de développer une amiantose que les non-fumeurs.

Signes et symptômes

Les symptômes de l’amiantose commencent 20 à 25 ans après l’exposition initiale à l’amiante. La durée de cette période sans symptôme est inversement proportionnelle à l’intensité de l’exposition ; une exposition très importante à l’amiante entraînera des symptômes plus rapidement, alors qu’une exposition plus légère entraînera des symptômes plus tard dans la vie.

L’amiantose peut provoquer:

  • Un essoufflement, d’abord à l’exercice, puis au repos
  • Une toux sèche
  • Une réduction des fonctions pulmonaires
  • Un hippocratisme digital (déformation des doigts)
  • Des crépitants lors de l’auscultation pulmonaire avec un stéthoscope

À long terme, l’amiantose peut entraîner une atteinte de la partie droite du cœur par hypertension pulmonaire, lorsque la pression augmente dans les vaisseaux sanguins des poumons. On peut alors présenter une nouvelle enflure (œdème) au niveau des jambes.

Diagnostic

Le diagnostic de l’amiantose se fait chez un médecin, généralement un pneumologue, qui évaluera vos antécédents médicaux et historique de travail et procédera à différents examens tels que :

  • Une radiographie pulmonaire
  • Un test de fonction respiratoire, également appelé TFR ou bilan de base. Ce test, d’une durée habituelle d’une demi-heure, consiste en quelques exercices respiratoires où vous devrez souffler rapidement, lentement et parfois longtemps dans un appareil et dont le but est d’évaluer la capacité de vos poumons.
  • Un CT scan (tomodensitométrie). Il s’agit d’un scan, c’est-à-dire un examen sans douleur permettant d’obtenir plusieurs photos précises de l’intérieur du corps, afin de faire le diagnostic d’amiantose et de mieux déterminer quelles zones sont malades.

Traitements

Actuellement, il n’existe aucun traitement médicamenteux permettant la guérison de l’amiantose. Cependant, il est possible de ralentir la progression des symptômes ou d’atténuer ces derniers grâce aux actions suivantes :

  • Cesser l’exposition au produit
  • Faire des exercices de réadaptation pulmonaire
  • Avoir une bonne alimentation
  • Arrêter de fumer
  • Éviter les infections respiratoires en ayant une bonne hygiène des mains notamment
  • Se faire vacciner contre la grippe et la pneumonie

Lorsque l’amiantose atteint un stade avancé, il se pourrait que votre médecin recommande les traitements suivants :

  • oxygène
  • greffe pulmonaire (en tout dernier recours)

Conseils et prévention

À la maison :

Si comme plusieurs habitations construites dans les années 1960 et 1970, votre grenier de maison a comme isolant de la vermiculite (ce sont de petites granules de couleurs grises ou brunes), NE TENTEZ JAMAIS de retirer cet isolant vous-mêmes. Dans la majorité des cas, la vermiculite contient des fibres d’amiante pouvant causer de graves maladies pulmonaires et même le cancer. Vous devez vous référer à un expert en décontamination d’amiante.

Si votre maison a été construite autour des années 1930 à 1990, on retrouve aussi fréquemment de l’amiante dans les « plafonds popcorn » ou « plafonds en stucco », ainsi que dans les dalles de sol ou de plafond en vinyl. Si vous soupçonnez que votre maison peut contenir des matériaux contenant de l’amiante, il ne faut JAMAIS faire de travaux/rénovations pouvant endommager, même très légèrement, ces matériaux, car les fibres d’amiante se retrouveraient alors dans l’air. Vous devez plutôt vous référer à un expert en décontamination d’amiante.

Au travail :

La réglementation québécoise oblige les employeurs à s’assurer que l’exposition des travailleurs à l’amiante soit réduite au maximum. Il existe des normes d’exposition et de protection en fonction du niveau de risque, déterminé par le Code de sécurité pour les travaux et construction, afin de réduire les risques lorsque des matériaux friables contenant de l’amiante sont manipulés.

Afin de se protéger de tout risque, il est important de porter un masque adapté et des vêtements de protection ainsi que de suivre les bonnes pratiques communiquées par votre employeur à la suite de l’évaluation des risques liés à l’amiante.

Employeur, travailleur ou propriétaire, vous pouvez obtenir plus d’informations sur les risques et les mesures à prendre dans au bureau de la CNESST de votre région, dans une association de santé et sécurité au travail ou via l’équipe de santé au travail du réseau de santé publique régional.

Saviez-vous que

L’Association pulmonaire du Québec offre des services directs à la population. Pour en savoir davantage, visitez notre section Ressources patients

Révision Février 2020