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15 décembre 2023

Le cancer du poumon : un vent d’optimisme!

Collaboration : AstraZeneca

Depuis les dernières années, beaucoup d’améliorations sont survenues par rapport au diagnostic et au traitement du cancer du poumon. En effet, du dépistage du cancer du poumon est maintenant possible sous forme de projet pilote, un meilleur diagnostic du cancer est effectué et de multiples nouveaux traitements sont maintenant disponibles.

Dépistage du cancer du poumon

En ce qui concerne le dépistage du cancer du poumon, un projet pilote de tomodensitométrie axiale à faible dose (connu sous l’abréviation TAFD) est en cours dans la province depuis 2021. Cela permet d’identifier des personnes qui ont un cancer du poumon sans avoir de manifestation de la maladie. Les personnes qui peuvent être référées du dépistage :

  • sont âgées entre 55 et 74 ans
  • ont fumé la cigarette (dans les quinze dernières années ou fument activement) et
  • doivent avoir accumulé l’équivalent de 20 paquets-année.

Avoir fumé vingt paquets-année signifie avoir fumé un paquet par jour pendant 20 ans ou encore l’équivalent, soit par exemple, un demi-paquet par jour pendant 40 ans. Les participants peuvent s’auto-référer ou encore être référés par une infirmière praticienne spécialisée ou un médecin.

Par la suite, le centre de coordination du dépistage calcule le risque de cancer du poumon pour cette personne à 6 ans. Celui-ci tient compte de plusieurs autres éléments : des antécédents personnels de cancer, de maladie pulmonaire obstructive chronique ou d’histoire familiale de cancer pulmonaire. Si le risque de cancer est d’au moins 2% à 6 ans, le participant peut effectuer une TAFD en l’absence de critères d’exclusion. Si le résultat est normal, un autre examen est prévu dans un an. Si une anomalie est détectée, le participant est référé à un centre d’investigation pour évaluer s’il y a présence d’un cancer ou non.

Le dépistage du cancer du poumon permet de diagnostiquer des cancers à un stade plus précoce et d’améliorer la survie de ces patients. Il est important de souligner que le dépistage n’est pas adéquat pour les personnes qui ont de nouveaux problèmes de santé qui pourraient révéler un cancer du poumon. Il est alors important d’aller consulter pour obtenir un diagnostic rapidement. Pour diminuer davantage le risque d’un cancer, cesser de fumer la cigarette est très avantageux. En ce sens, l’arrêt du tabac depuis 7 ans est similaire au bénéfice d’un dépistage par TAFD.

Diagnostic du cancer du poumon

Si une anomalie est identifiée sur une radiographie pulmonaire ou une tomodensitométrie axiale du thorax (c’est-à-dire dans la région des poumons), cette personne est référée à un centre d’investigation d’un centre hospitalier pour évaluer s’il s’agit d’un cancer du poumon ou non.

Plusieurs examens sont alors effectués. Cela permet:

  • d’établir s’il s’agit ou non d’un cancer
  • de connaitre la sorte de cancer (non à petites cellules – soit adénocarcinome ou épidermoïde – ou petites cellules)
  • d’évaluer l’étendue du cancer

Ces informations servent à établir le stade, soit l’endroit où se situe le cancer. Il est identifié par des chiffres, soit 1 à 4. Ce stade permet alors d’établir le meilleur traitement et donne un estimé des pourcentages de guérison du cancer 5 ans après le diagnostic.

Une tomodensitométrie axiale du thorax est réalisée, de même qu’un TEP-CT scan. Ces deux examens permettent d’évaluer s’il y a une ou plusieurs anomalies dans les poumons, les ganglions et les autres organes. En effet, le cancer peut se propager dans les ganglions et à divers endroits dans le corps, tel que les os, le foie, l’autre poumon ou le cerveau. Si un cancer du poumon est détecté, dans certains cas, le cerveau doit aussi être évalué, par imagerie par résonance magnétique ou par tomodensitométrie axiale.

Il faut également avoir un échantillon des cellules cancéreuses. Plusieurs techniques sont possibles, selon la localisation des anomalies. Depuis plus de 10 ans, un examen permet d’aller prendre un échantillon des ganglions entre les 2 poumons sans chirurgie. Il s’agit d’une échographie endobronchique, aussi appelée EBUS dans le langage populaire en raison de son nom en anglais. Cet examen est fait avec une petite caméra qui s’insère par la bouche avec des médicaments pour permettre une relaxation adéquate. Un autre type d’examen est une biopsie en radiologie. Il est alors possible de prendre un échantillon sous vision directe dans divers organes, soit les poumons, le foie, les os, les ganglions du cou par exemple.

Dans certains cas, il faut savoir s’il y a la présence d’une mutation dans les cellules cancéreuses. Cela se nomme aussi les tests moléculaires ou encore, les biomarqueurs. Ces résultats ont depuis quelques années un impact significatif dans le traitement du cancer. Nous y reviendrons dans la section du traitement plus loin.

Traitement du cancer du poumon

Le cancer du poumon se divise en cancer à petites cellules et non à petites cellules. Plusieurs traitements existent et peuvent être offerts seuls ou en combinaison. Les sortes de traitement sont :

  • la chirurgie
  • la radiothérapie
  • les traitements systémiques (ce qui inclut la chimiothérapie, l’immunothérapie et les thérapies ciblées).

1) Cancer du poumon à petites cellules

Depuis quelques années, pour une maladie qui est étendue à d’autres organes, en plus de la chimiothérapie, de l’immunothérapie est ajoutée. Cela permet de contrôler plus longtemps la maladie. Contrairement à la chimiothérapie qui est associée à de la fatigue, un risque plus élevé d’infections et à de la fatigue, l’immunothérapie est en général beaucoup mieux tolérée. Chez certains patients, elle est associée à certains effets secondaires particuliers.

2) Cancer du poumon non à petites cellules (soit adénocarcinome ou épidermoïde)

De nombreux changements sont survenus pour ce cancer. En stade 1, en plus de la chirurgie, de la radiothérapie localisée est possible. Cette dernière s’appelle la radiothérapie stéréotaxique et permet de donner une dose plus forte et mieux ciblée, améliorant ainsi son efficacité.

En stades 2 et 3, si le cancer peut être opéré par chirurgie, il faut également combiner de la chimiothérapie et de l’immunothérapie. Pour certains biomarqueurs, tel que mentionné précédemment dans la section du diagnostic, il faut remplacer l’immunothérapie par une thérapie ciblée. Traditionnellement, ces traitements sont donnés après la chirurgie. Toutefois, durant les deux dernières années, plusieurs études ont permis d’établir que d’offrir un traitement de chimiothérapie et d’immunothérapie avant la chirurgie est bénéfique. Cela permet de réduire la taille du cancer avant l’opération et diminue les risques que le cancer récidive. Toutes ces avancées permettent d’améliorer le pronostic, c’est-à-dire les chances de guérison.

Pour les stades 3 qui ne peuvent être opérés, un traitement de radiothérapie avec de la chimiothérapie est offert. Depuis environ 5 ans, de l’immunothérapie est ajoutée par la suite, permettant d’augmenter les patients qui seront guéris.

Pour les stades 4, c’est-à-dire les cancers métastatiques, plusieurs options de traitement sont disponibles. Il faut d’abord évaluer si une mutation est présente, ce qui permet l’utilisation d’une thérapie ciblée. Ces traitements sont offerts en comprimés à prendre par la bouche et sont beaucoup mieux tolérés et efficaces que la chimiothérapie traditionnelle. Sinon, selon le niveau d’un biomarqueur appelé PD-L1, un traitement par immunothérapie seule ou combinée avec de la chimiothérapie est proposé. L’immunothérapie est un traitement qui s’administre par les veines comme la chimiothérapie. Il est cependant beaucoup mieux toléré. Ces nouveaux traitements d’immunothérapie et de thérapie ciblée permettent à certains patients d’avoir une rémission, c’est-à-dire que le cancer soit contrôlé, pendant des mois et mêmes plusieurs années. Cela n’était pas le cas avec la chimiothérapie auparavant.

En conclusion, le pronostic du cancer du poumon s’améliore dans les dernières années. Le projet pilote de dépistage du cancer du poumon, le diagnostic plus précis avec les tests moléculaires et les nouveaux traitements d’immunothérapie et de thérapie ciblée permettent ces avancés. De nombreuses recherches sont en cours et permettent d’envisager un avenir meilleur pour les patients.