Faire un don

8 juin 2020

Paradoxes du confinement : Mortalité et immunité collective

Au Québec, en date du 1er juin, 51 354 personnes auraient été infectées et déclarées positives à la COVID-19. Si on considère que la population du Québec se chiffre à 8 485 000 habitants, on pourrait en déduire que le taux d’immunisation de la population québécoise se situerait à moins de 1 %. Considérant, de surcroit, que nous ne savons toujours pas s’il est réellement possible de contracter le virus à plus d’une reprise, ce taux d’immunité collective serait largement insuffisant pour éviter une deuxième vague à l’automne.

Le faible taux d’immunité serait probablement lié au confinement, empêchant la transmission du virus à plus grande échelle.

En France, une équipe de scientifiques s’est basée sur une modélisation statistique afin de reproduire l’évolution de la pandémie et d’évaluer les risques d’hospitalisations ainsi que de décès selon l’âge et le sexe. Selon cette modélisation, les chercheurs estiment qu’il faudrait atteindre un taux d’infection de 65 % à travers la population afin de bénéficier d’une immunité collective et, ainsi, limiter la circulation du virus. Toutefois, ces derniers rappellent que « sans vaccin, l’immunité de groupe ne suffira pas à elle seule pour éviter une seconde vague ».

Leur analyse a également permis de mesurer les effets du confinement sur la pandémie. En France, par exemple, les chercheurs estiment que le taux d’infection aurait diminué de 100 fois après le confinement. En d’autres mots, grâce aux mesures qui furent mises en place, 1 %, seulement, des individus susceptibles d’être infectés par le coronavirus le sont en ce moment.

C’est donc un effet bien paradoxal qu’entraîne le confinement. En effet, alors que d’un côté, nous sommes parvenus à aplanir la courbe et freiner la propagation du virus, de l’autre, une deuxième vague de transmission est pratiquement garantie à moins qu’un vaccin ne soit largement rendu disponible très prochainement.

Un autre paradoxe

C’est bien beau de se confiner et de concentrer tous nos efforts sur la COVID-19, mais qu’en est-il des autres maladies ? Les cliniques de dépistage du VIH, par exemple, sont désormais toutes fermées. La situation empêche ainsi les patients d’avoir accès aux services de dépistage et au traitement. C’est également le cas pour de nombreux patients qui sont laissés à eux-mêmes pour faire face à des maladies aussi nombreuses. Ainsi, certains d’entre eux, souffrant du cancer ou de diverses maladies pulmonaires, sont privés d’un accès à leur traitement ou à leur centre de soins habituel. C’est bien là un autre effet négatif du confinement.

Il sera intéressant, dans les mois à venir, d’observer l’effet du déconfinement progressif. Il semblerait que certains pourront souffler, alors que d’autres pourraient y perdre leur souffle.