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10 septembre 2019

« Je suis allée au bout de moi-même ! » Le récit de Stéphanie Simpson, ultra-marathonienne pour l’Association

« Difficile de faire un compte-rendu en quelques lignes seulement de mon Ultra-marathon du P’tit Train du Nord puisque je pourrais vous en parler pendant des heures. Deux cent douze kilomètres entre Mont-Laurier et Blainville sur le parc linéaire du P’tit Train du Nord! Beaucoup d’émotions, des accompagnateurs exemplaires, des ravitaillements en famille, de nombreux supporters à distance et une cause qui me tient à cœur. Quoi demander de mieux?

Le plan initial était de me rendre à la fin du P’tit Train du Nord, à Bois-des-Fillion, 232 km plus loin. Mais j’ai manqué quelques ravitaillements, ce qui signifie que j’ai passé plusieurs heures avec une réserve d’eau à sec et un grand déficit calorique. Bois-des-Fillion devenait de plus en plus loin. Après m’être rendue à Tremblant, j’ai couru plusieurs heures complètement seule!  Il faisait très noir et la lumière de ma frontale m’endormait.

Quand j’ai rejoint Élise, Noémie et Marie-Ève pour la nuit, j’ai dû faire quelques siestes pour essayer de récupérer rapidement. J’étais frigorifiée!  La nuit a été longue et difficile entre le manque de sommeil, le froid et les carences qui se faisaient sentir. J’ai gardé le moral parce que c’est la seule façon d’arriver à accomplir des grandes choses. Quand le soleil est revenu, j’en ai profité pour me changer complètement, prendre un gros sandwich-déjeuner et un café.  Ça m’a donné une nouvelle énergie pour repartir. Plusieurs coureurs se sont joints à moi pour m’accompagner quelques kilomètres plus loin, d’autres m’ont apporté des collations, tandis que d’autres me suivaient à distance. Mes réseaux sociaux étaient remplis d’encouragements et je me trouvais chanceuse. Après avoir franchi la barre des 200 km (Mont-Laurier à St-Jérôme), je savais que je devenais la 1ère femme à le faire et la 3e personne. Même si les dernières heures avaient été difficiles, j’étais fière! Par la suite, je n’étais plus capable de courir, je pouvais seulement marcher. Mes pieds me faisaient souffrir, ainsi que ma hanche droite. Pour les prochains 12 kilomètres, j’ai essayé de me convaincre que je devais me rendre à la fin. J’ai calculé mille fois en combien de temps je pouvais me rendre à Bois-des-Fillion, même si c’était irréaliste. J’ai rêvé d’accomplir ce 232 km jusqu’à ce que ça ne soit plus possible! À 212 km, la raison a pris le dessus. Au fond de moi, j’espérais seulement que personne ne m’en veuille pour cette décision. Quand Maxime est venu me chercher, je venais de marcher 2 km sans soulier, seule, en pieds-de-bas. Quand je me suis arrêtée et que je lui ai dit que c’était terminé, j’ai pleuré. J’ai pleuré de fatigue, de déception, de culpabilité…  Mais, une chose est certaine, c’est que j’étais allée au bout de moi-même !!!

Je n’ai peut-être pas couru 232 km comme prévu, mais j’en ai parcouru 212 km avec le sourire, même dans les moments difficiles. J’ai réussi à ramasser des dons pour l’Association pulmonaire du Québec, en plus de les faire connaître davantage.

Parfois, l’important ce n’est pas résultat, mais le chemin pour y arriver… »

Stéphanie Simpson

 

 


Stéphanie Simpson au départ de l’Ultra-marathon du P’tit train du Nord

Crédit photo : Maxime Tardif