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23 mars 2023

Hausse des maladies respiratoires : comment l’expliquer?

Les maladies respiratoires touchent 3 millions de Québécois.es et sont en augmentation ces dernières années. Explosion des cas de COVID-19, augmentation de la transmission des grippes et rhume, hausse des allergies, accroissement de la prévalence de l’asthme chez les enfants… Les infections respiratoires constituent la deuxième cause de décès au pays et continuent à une question de santé publique.

La saison des allergies respiratoires s’allonge

La rhinite saisonnière touche 1 personne sur 5 au Québec. Les symptômes allergiques (éternuements à répétition, rougeur des yeux, congestion nasale, crise d’asthme) sont plus nombreux, plus intenses ou se manifestent sur une plus longue période. « Dès le mois de mars, on a des appels de personnes qui sont allergiques. Ça commence de plus en plus tôt et jusqu’aux premiers gels. » explique Dominique Massie, directrice de l’Association pulmonaire du Québec.

D’autres maladies respiratoires telles que l’apnée du sommeil débutent de plus en plus tôt, parfois même chez les enfants, augmentant le risque de développer des maladies secondaires comme l’hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires, du diabète ou de l’obésité. La MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique) est également une maladie en augmentation, avec un taux de mortalité à la hausse. C’est d’ailleurs au Québec et dans les provinces de l’Atlantique que le taux de mortalité attribuable à la MPOC est le plus élevé.

La pollution de l’air : un facteur de risque important

La pollution atmosphérique, ainsi que le tabagisme et le chauffage au feu de bois sont les principaux facteurs de risque de l’augmentation des infections respiratoires. Notre mode de vie de plus en plus citadins et l’augmentation de la pollution de l’air a un impact sur les plus fragiles : les particules primaires, émises par les combustions liées aux activités industrielles et aux transports, restent en suspension dans l’air et deviennent irritantes pour les bronches; elles favorisent les crises d’asthmes et les infections pulmonaires.

Le réchauffement climatique a aussi un impact direct sur les pollens allergènes. L’herbe à poux, une plante hautement allergène par exemple, ne cesse de gagner du terrain au Québec. Le temps plus chaud permet à la plante de grossir davantage, de fleurir plus tôt et de produire davantage de pollen et donc d’empirer les symptômes allergiques.

Les polluants domestiques comme le parfum ou les produits d’entretien notamment ceux en spray ou en aérosols peuvent également accroître le risque de phénomènes d’irritation, de sensibilisation allergique, de symptômes et maladies respiratoires chroniques ou aigus et d’atteinte fonctionnelle pulmonaire. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations a été responsable d’environ 3,2 millions de décès par an, en 2020, dont plus de 237 000 décès d’enfants de moins de 5 ans.

Favoriser les réflexes de santé durable

La prévention et l’éducation des patients sont la base pour permettre aux personnes atteintes de maladies respiratoires de maintenir leurs capacités et leur autonomie. L’acquisition de réflexe de santé durable par les patients et leurs proches a son importance, par exemple :

  • Éviter de s’exposer aux facteurs aggravants (fumée secondaire, poussière…) pour mieux contrôler son asthme ;
  • Protéger les autres des contaminations quand on est malade ;
  • Prendre des marches tôt le matin, rester chez soi avec l’air climatisé ou aller dans des centres d’achats climatisé lors de grosses chaleurs ou lors de la saison des pollens.
  • Vérifier les indicateurs de qualité de l’air avant de sortir
  • S’informer sur les vaccins disponibles

Pour en savoir plus, consultez l’Association pulmonaire du Québec (APQ), un organisme sans but lucratif qui intervient dans le domaine de la santé respiratoire. Elle a pour mission de combattre les maladies pulmonaires grâce à l’éducation, à la prévention, à la réadaptation, au soutien offert aux personnes atteintes et à leurs proches ainsi qu’à la recherche.

 

Par Maude Riout, coordonnatrice aux communication, Association pulmonaire du Québec