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27 avril 2020

Covid-19 et la frousse des urgences – cardiologues et neurologues sonnent l’alarme

Les urgences du Québec connaissent actuellement une importante diminution des consultations pour des troubles cardiovasculaires. On note en effet une baisse de 70-80 % des visites à l’urgence pour des accidents vasculaires cérébraux (AVC) mineurs ou des accidents ischémiques transitoires (AIT) ainsi qu’une diminution de 40 % à 60 % des consultations pour crise cardiaque aigüe.

La population serait-elle soudainement en meilleure santé ? Ce n’est malheureusement pas le cas ; plutôt, cette diminution drastique des visites à l’urgence pourrait être due à la peur d’y contracter la COVID-19.

La situation préoccupe autant l’Association des neurologues du Québec que l’Association des cardiologues du Québec qui n’hésitent pas à la qualifier de bombe à retardement. C’est que la rapidité d’intervention a un impact décisif sur le pronostic des patients. Or, il semblerait qu’à l’heure actuelle nombre d’entre eux tardent à se présenter à l’urgence lorsque des symptômes se manifestent, et comptent sur leur bonne étoile pour que leur condition se stabilise d’elle-même. En se privant ainsi de traitements qui auraient pu être efficaces s’ils avaient été administrés plus tôt, ces patients courent un risque accru de souffrir de sévères complications.

Rétablir les faits

La tendance des patients à sous-estimer le risque de retarder une consultation médicale nécessaire à la suite d’un malaise cardiaque pourrait également s’expliquer par une fausse croyance. En effet, il faut savoir qu’au moment d’un infarctus, l’intense douleur ressentie est provoquée par les cellules du cœur qui manquent d’oxygène. Lorsque celle-ci s’estompe, puis disparaît, il peut être tentant d’imaginer qu’on l’a échappé belle. Rien n’est plus faux : l’extinction de la douleur est entraînée par la mort des cellules sous-oxygénées qui cessent de la produire. Elles emportent ainsi avec elles la douleur, mais aussi une partie de la capacité du cœur à bien faire son travail. Il en va de même pour les AVC, alors qu’on estime que chaque minute qui s’écoule à la suite d’un épisode, 1,9 million de cellules cérébrales meurent.

Ce qu’il faut retenir

On comprend mieux pourquoi ces associations de médecins spécialistes sonnent l’alarme aux vues des baisses importantes de fréquentation de leur service. C’est que chacune de ces conditions doit être traitée comme une urgence médicale où chaque minute d’hésitation augmente les risques de souffrir de séquelles graves.

Il est donc impératif de savoir reconnaître les symptômes caractéristiques de ces maladies, d’être toujours attentif à leur manifestation et de consulter un médecin sans tarder dès qu’ils surviennent. Dans le doute, il vous suffira de communiquer avec les services d’Info-Santé au 8-1-1 pour savoir quoi faire.

Pour vous aider à y parvenir, nous vous avons préparé un aide-mémoire des symptômes à surveiller.