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29 juin 2020

Comment prendre soin de notre personnel soignant ?

S’il n’a jamais été facile de travailler dans le secteur de la santé, la pandémie de COVID-19 aura porté le réseau à la limite de ses capacités. Elle aura aussi imposé au personnel soignant une charge de travail et une charge mentale sans précédent. À l’heure du déconfinement et des bilans progressifs, il est primordial de s’interroger sur les conditions de travail de ces travailleurs essentiels qui ont redoublé d’efforts et risqué leur vie pour sauver celle des autres. La question se pose : comment prendre soin de notre personnel soignant ?

Alors que la priorité du système de santé en temps de crise est orientée vers la productivité pour répondre à une demande inhabituelle de services, de précautions et de soins, l’impact à court et long terme de tels changements sur les travailleurs et leur santé n’est souvent pas pris en compte.  

Que représente le travail des professionnels de la santé aujourd’hui ? Que signifie le fait d’être un ange gardien, de travailler de longues heures pour prendre soin des autres ? Est-ce le rôle de notre gouvernement de prendre soin de ces travailleurs ? Et si oui, comment ?

Il est grand temps de mettre en œuvre des solutions concrètes pour répondre aux besoins de ces acteurs essentiels de la société.

L’expertise reconnue (et la distinction entre les divers métiers de la santé)

La reconnaissance de l’expertise des travailleurs de la santé aura certainement marqué notre esprit collectif durant cette crise sanitaire. Le travail dans le milieu hospitalier et dans les établissements de soins ne constitue pas qu’une vocation, il fait appel à un corps de métier formé, expérimenté et spécialisé dans leurs domaines respectifs. 

À cet effet, il est important de considérer chaque profession dans le milieu de la santé de manière distincte. La question s’est posée lorsque le gouvernement a proposé d’engager des médecins spécialistes pour faire le travail de préposés aux bénéficiaires et d’infirmières. Les médecins ne sont pas formés pour poser des cathéters, effectuer des prises de sang ou déplacer un patient. Ce n’est pas parce qu’on est médecin qu’on sait faire le travail d’une infirmière et vice versa.

Or, la crise sanitaire a contraint le personnel de la santé à changer de milieu de travail, notamment pour se rendre dans les CHSLD, où il y avait un besoin criant de préposés aux bénéficiaires. L’ampleur critique de la situation n’a laissé personne indifférent, soulevant d’importantes questions sur la qualité des conditions de travail de ces travailleurs qui sont au front ainsi que sur les meilleurs moyens de les améliorer pour encourager davantage d’individus à vouloir se tourner vers ce type de métier.

La décision du gouvernement de M. Legault d’ouvrir 10 000 nouveaux postes à travers la province ainsi que d’offrir une augmentation salariale pour les travailleurs des CHSLD a certainement eu pour effet d’attirer l’intérêt des Québécois au cours des dernières semaines. Par ailleurs, l’initiative proposée de modifier le nom de ce métier afin que l’appellation soit plus représentative des soins apportés aidera possiblement à réduire les préjugés dont il est l’objet et en améliorer la perception.

Faciliter l’accès et l’intégration des travailleurs étrangers

Lors de récentes discussions, le MSSS a dit vouloir augmenter la reconnaissance des acquis et de la formation des personnes immigrantes du domaine de la santé. Ainsi le nouvel objectif pour les années à venir sera de faciliter leur intégration dans les divers corps de métiers. Cette annonce est la bienvenue, d’autant plus que le besoin en personnel est criant.

Tout en gardant en tête que ces initiatives ne représentent que les premiers pas d’une réforme nécessaire du système, il s’agit tout de même d’un pas important qui mène le domaine de la santé dans la bonne direction. La pandémie qui nous touche tous aura assurément levé le couvert sur des enjeux de tailles pour la santé publique, mais également sur l’importance de veiller au bien-être des travailleurs qui assure la santé de nos concitoyens.