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19 mai 2020

Est-ce que les écoles pourraient devenir nos prochains CHSLD ?

La réouverture annoncée des écoles soulève de nombreuses questions. En effet, bien que la rentrée ait été encore une fois reportée, plusieurs se demandent toujours quelles seront les mesures mises en œuvre pour assurer la santé des étudiants et éviter que les écoles ne deviennent, à la rentrée scolaire, des milieux d’éclosion comme le sont les CHSLD.

Le Québec est la première province à annoncer la réouverture des garderies et des écoles primaires, fermées depuis la mi-mars. Cette décision a provoqué son lot de controverses, surtout parmi les parents qui se demandent s’il est sécuritaire de renvoyer leurs enfants sur les bancs d’école. C’est qu’étant les premiers à se voir confronter à ce choix, les parents d’enfants québécois ne peuvent pas prendre leur décision de manière éclairée. L’inquiétude est d’autant plus grande que le principal centre d’éclosion du Canada est le Québec. Or, le premier ministre aura déployé d’importants efforts afin de convaincre la population que la pandémie est maîtrisée et qu’il serait ainsi justifié de relancer l’économie. À cette fin, il faudra commencer par réintégrer les enfants dans leurs milieux scolaires afin que leurs parents puissent retourner au travail.

Est-ce que les écoles pourraient devenir des points chauds d’infection ?

D’après Dr Matthew Oughton, expert en maladies infectieuses, la question vaut la peine d’être posée. Il reste encore beaucoup à apprendre sur le virus ; et, lorsqu’il est question de nos enfants, l’inconnu est inquiétant. Pour certains, cette inquiétude pour la santé de leurs enfants s’étend jusqu’à la leur, puisque ceux-ci peuvent être porteurs et transporter le virus de la cour d’école jusqu’à la maison. Selon Dr Arruda, il existe des options afin de réduire le risque de propagation comme diviser la maison. Mais, nous nous entendrons tous pour dire que ce n’est pas idéal. Pour leur part, les enseignants sont aussi inquiets pour leur santé et avec raison. Au bout du compte, les explications que nous recevons parviennent difficilement à rassurer la population vis-à-vis de cette tentative de retour à la normale alors que certains y voient une expérience, potentiellement risquée, prenant les enfants comme cobayes.

La direction de la santé publique a toutefois redoublé d’efforts pour rassurer la population en annonçant une campagne agressive de dépistage de la COVID-19 visant à identifier et isoler plus rapidement les personnes atteintes. Mais s’agit-il d’une stratégie efficace pour contenir une éclosion dans un établissement scolaire alors que l’apparition de symptômes indique qu’une éclosion pourrait déjà avoir eu lieu et que l’infection circulerait entre collègues de classe ?

C’est pourquoi le syndicat des enseignants et enseignantes a demandé au gouvernement de fournir tout l’équipement de protection nécessaire pour le corps professoral, incluant des masques, gants et visières. Or, le ministère de l’Éducation n’envisageait de fournir ces équipements qu’au personnel des garderies. Pour le moment, donc, on prévoit un protocole plus strict dans les écoles primaires, basé sur des mesures d’hygiène, telles que la distanciation entre étudiants, et des classes moins nombreuses.

Bref, ce sont plusieurs possibilités de transmissions et de contagion que représente cette décision gouvernementale. Plusieurs sont soulagés de son report, alors que d’autres, prêts à la tentative, s’affirment déçus. Dans tous les cas, il est normal de se demander : jusqu’à quand pourrons-nous reporter le retour à l’école des petits ?  

Consulter l’article sur les enfants asthmatiques et le retour à l’école ici .

Source : cbc.ca