Le radon, ce monstre qui vit chez nous!
Ce soir, les rues vont se remplir de monstres, de fantômes et de sorcières. Les maisons se décorent de toiles d’araignées et de citrouilles, et les enfants se préparent à avoir peur… pour de faux. Pourtant, dans l’ombre de nos foyers, un autre monstre, bien réel celui-là, rôde silencieusement. Invisible, inodore et sans saveur, il s’infiltre dans nos sous-sols et nos poumons : son nom est le radon.
Le radon est un gaz radioactif naturel, produit par la désintégration de l’uranium contenu dans la croûte terrestre. Présent dans le sol, les roches et parfois dans l’eau, il se diffuse dans l’air ambiant et s’accumule dans les espaces clos, notamment dans les habitations.
Ce gaz, incolore et inodore, se déplace facilement par les fissures du sol, les joints des fondations, les passages de tuyaux ou encore les drains. Il s’introduit discrètement dans nos maisons, souvent par les parties les plus basses : caves, sous-sols ou vides sanitaires. Contrairement aux monstres d’Halloween, le radon ne fait pas de bruit, ne griffe pas aux portes et ne laisse aucune trace visible. Et c’est justement ce qui le rend si dangereux.
La première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs
Si le radon mérite bien son surnom de monstre domestique, c’est à cause de ses effets sur la santé. L’exposition prolongée à des concentrations élevées de radon (plus de 200 Bq/m3) est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabac et la première cause chez les non-fumeurs.
Lorsque le radon se désintègre, il libère de minuscules particules radioactives. En les respirant, celles-ci se déposent dans les voies respiratoires, où elles continuent d’émettre des radiations qui endommagent les cellules pulmonaires. Le risque est d’autant plus élevé chez les fumeurs : tabac et radon forment un duo particulièrement mortel.
Le radon n’est pas un problème réservé aux vieilles bâtisses : il peut s’accumuler aussi dans des maisons modernes, bien isolées, où la ventilation naturelle est parfois insuffisante. L’efficacité énergétique peut donc, paradoxalement, aggraver la présence de ce gaz en retenant l’air intérieur.
Comment savoir si le monstre est chez vous?
Le seul moyen de savoir si votre logement est concerné, c’est de mesurer la concentration de radon. Des kits de détection, appelés dosimètres, permettent de réaliser soi-même une mesure sur plusieurs semaines, idéalement 3 mois au minimum et durant les périodes de chauffage.
Comment s’en protéger ?
La lutte contre le radon commence par la ventilation. Aérer régulièrement, installer une ventilation mécanique, et veiller à une bonne circulation de l’air sont les premiers réflexes à adopter. Dans les cas plus graves, on peut envisager des travaux d’étanchéité au niveau des fondations ou la mise en place d’un système de dépressurisation du sol, qui empêche le gaz de pénétrer dans la maison.