Les personnes atteintes d’asthme devraient pouvoir mener une vie normale. Pour ce faire, il existe différents médicaments permettant de gérer et de prévenir leurs symptômes : les médicaments de contrôle, les médicaments de secours et les médicaments d’appoints.
MÉDICAMENTS DE CONTRÔLE
Dans le but de prévenir les crises d’asthme, les médicaments de contrôle sont habituellement pris chaque jour, même en l’absence de symptômes. Ces médicaments n’offrent pas un soulagement immédiat, mais lorsqu’ils sont pris de façon quotidienne, ils permettent un meilleur contrôle des symptômes de l’asthme et une diminution de la prise du médicament de secours. Ils rendent également les bronches moins vulnérables aux facteurs déclencheurs, ce qui diminue considérablement la fréquence et la gravité des crises d’asthme.
Il existe plusieurs classes de médicaments de contrôle :
CORTICOSTÉROÏDES
CORTICOSTÉROÏDES INHALÉS (CSI)
Les personnes atteintes d’asthme présentent une inflammation permanente au niveau des bronches et l’évitement des facteurs déclencheurs n’est pas suffisant pour maintenir une bonne maîtrise des symptômes. Pour cette raison, l’utilisation des corticostéroïdes inhalés joue un rôle clé dans la gestion des symptômes en traitant l’inflammation persistante au niveau des voies respiratoires. Pour être efficace, cette médication doit être prise régulièrement, même en l’absence de symptômes. Puisque l’absorption du médicament se fait directement par les poumons, les corticostéroïdes inhalés causent moins d’effets secondaires que les corticostéroïdes sous forme de comprimés ou de sirop.
BRONCHODILATATEURS
BRONCHODILATATEURS À LONGUE DURÉE D’ACTION (BALA)
Les bronchodilatateurs à longue durée d’action aident à maintenir les voies respiratoires ouvertes en relâchant les muscles qui entourent les bronches. Leurs effets durent 12 heures et ils sont généralement pris 2 fois par jour. Ce traitement est normalement prescrit lorsque l’asthme n’est pas bien contrôlé malgré la prise quotidienne de corticostéroïdes inhalés. Un bronchodilatateur à action prolongée ne devrait jamais être utilisé seul comme traitement d’entretien, mais plutôt en association avec un corticostéroïde inhalé.
ANTAGONISTES MUSCARINIQUES À LONGUE DURÉE D’ACTION (AMLA)
Tout comme les bronchodilatateurs à action prolongée, les antagonistes muscariniques à action prolongée permettent de maintenir les voies respiratoires ouvertes en relâchant les muscles qui entourent les bronches. Leur durée d’action est de 24 heures et ils doivent être pris une seule fois par jour. Ce traitement est généralement utilisé lorsque les symptômes de l’asthme ne sont pas contrôlés malgré la prise régulière d’un corticostéroïde inhalé et d’un bronchodilatateur à longue durée d’action.
TRAITEMENTS COMBINÉS
Si vous devez prendre un corticostéroïde inhalé et un bronchodilatateur à longue durée d’action, votre médecin peut vous prescrire un dispositif d’inhalation qui contient les deux médicaments, afin de faciliter la prise de votre médication.
Corticostéroïde (réduit l’inflammation)
Bronchodilatateur à longue durée d’action (maintient les voies respiratoires ouvertes en relâchant les muscles qui entourent les bronches)
Deux médicaments dans un même dispositif
MÉDICAMENTS DE SECOURS
Ces médicaments sont utilisés pour soulager les symptômes occasionnels ou immédiats de l’asthme et devraient toujours être gardés à portée de main en cas d’urgence.
BRONCHODILATATEURS À COURTE DURÉE D’ACTION (BACA)
Les bronchodilatateurs à courte durée d’action aident à ouvrir les voies respiratoires en relâchant les muscles qui entourent les bronches, mais n’ont aucun effet sur l’inflammation présente au niveau des voies respiratoires. Leur effet se fait ressentir rapidement, mais leur durée d’action est courte, soit environ 4 à 6 heures. Ces médicaments doivent être utilisés seulement au besoin, c’est-à-dire en présence de symptômes comme la toux, le sentiment d’oppression thoracique, la respiration sifflante et l’essoufflement. Lorsque l’asthme est bien maîtrisé, les médicaments de secours ne devraient pas être utilisés plus de 2 fois par semaine. Si vous utilisez votre médicament de secours plus de 2 fois par semaine, prenez rendez-vous avec votre professionnel de la santé et demandez-lui de l’aide afin de mieux contrôler vos symptômes.
TRAITEMENTS COMBINÉS
Le Symbicort, qui combine un corticostéroïde inhalé et un bronchodilatateur à action prolongée, est normalement utilisé comme médicament d’entretien, mais il peut également être utilisé comme médicament de secours. Il est donc pris comme traitement d’entretien le matin et le soir, et comme traitement de secours au besoin. Informez-vous auprès de votre professionnel de la santé afin de savoir si cette option pourrait vous convenir.
TRAITEMENTS D’APPOINTS
Malgré tous les médicaments de contrôle disponibles sur le marché, il arrive que ces derniers ne soient pas suffisants pour maîtriser l’asthme. Un médicament d’appoint peut alors être pris en plus des médicaments de contrôle afin de mieux gérer les symptômes.
ANTAGONISTES DES RÉCEPTEURS LEUCOTRIÈNES (ARLT)
Ce type de médicament fonctionne en bloquant l’action des leucotriènes, des substances produites par le corps en réponse à certains éléments déclencheurs et qui entraînent une inflammation au niveau des voies respiratoires. Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes sont principalement utilisés pour maîtriser l’asthme et soulager les symptômes de la rhinite allergique saisonnière.
TRAITEMENTS BIOLOGIQUES
Ces nouveaux médicaments sont recommandés pour les personnes asthmatiques présentant des exacerbations ou un mauvais contrôle de leurs symptômes malgré la prise de doses élevées de corticostéroïdes inhalés, ainsi que pour les personnes nécessitant des comprimés de cortisone et celles chez qui les tests ont révélé des biomarqueurs allergiques ou éosinophiles. Les traitements biologiques visent à bloquer les agents responsables de l’inflammation au niveau des voies respiratoires.
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE À L’ASTHME ALLERGIQUE SÉVÈRE (ANTI-IgE)
Chez les personnes souffrant d’asthme allergique on observe une aggravation des symptômes en présence d’un allergène. L’exposition à cet allergène entraîne la production d’IgE, une classe d’anticorps qui joue un rôle important dans le processus inflammatoire au niveau des voies respiratoires. Le traitement à base d’anticorps anti-IgE vise à réduire le taux d’IgE présent dans l’organisme et par conséquent à empêcher la cascade inflammatoire au niveau des voies aériennes. Ce dernier est administré par injection sous-cutanée aux patients souffrant d’asthme allergique modéré à sévère chez qui la prise de fortes doses de corticostéroïdes en inhalation ne parvient pas à maîtriser la maladie.
Traitement spécifique à l’asthme sévère éosinophilique (Anti-IL5R)
Les éosinophiles sont des globules blancs présents naturellement dans l’organisme jouant un rôle de défense. Parfois, dans certaines situations précises, ils sont présents en trop grande quantité ce qui entraîne de l’inflammation au niveau des voies respiratoires. Les traitements à base d’anticorps anti-IL5R visent à bloquer une protéine appelée interleukine-5 (IL-5R). Cette action a pour effet de réduire le nombre d’éosinophiles présents dans le sang, les poumons et les tissus et permet de diminuer la fréquence des exacerbations.
TRAITEMENT SPÉCIFIQUE À L’ASTHME SÉVÈRE ÉOSINOPHILIQUE, DE TYPE 2 OU DÉPENDANT AUX CORTICOSTÉROÏDES ORAUX (ANTI-IL4R)
Le traitement à base d’anticorps anti-IL4R vise à bloquer l’action de deux cytokines : les interleukines 4 et 13, responsables du processus inflammatoire au niveau des voies respiratoires. Ce type de médicament est indiqué chez les personnes atteintes d’asthme sévère éosinophilique, d’asthme sévère de type 2 ou dépendantes aux corticostéroïdes oraux.