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18 mars 2024

Les effets de l’humidité sur la santé pulmonaire

Alors que le mois de mars apporte avec lui le dégel tant attendu après un hiver froid, il nous rappelle aussi un aspect souvent négligé de cette transition vers le printemps : l’humidité.

Avec le réchauffement de l’air, l’eau accumulée sur les toits des habitations et dans d’autres endroits peut devenir un problème. Le réchauffement climatique peut provoquer une augmentation des précipitations et causer des risques d’inondation. Outre les dégâts qu’elle peut causer sur les bâtiments, l’humidité peut engendrer des risques significatifs pour la santé respiratoire. Quels sont les effets de l’humidité sur la santé pulmonaire et quelles précautions prendre pour s’en prémunir ?

L’humidité favorise la croissance des moisissures, des champignons ou encore du salpêtre, qui libèrent des spores dans l’air. Lorsqu’ils sont inhalés en grande quantité, ces spores peuvent déclencher des réactions allergiques. Chez les personnes vulnérables, ces allergies se manifestent par des éternuements et des difficultés respiratoires. Les personnes souffrant d’asthme ou de maladies pulmonaires obstructives chroniques sont particulièrement sensibles aux moisissures, ce qui peut aggraver leurs symptômes et déclencher des crises. De plus, la MPI (maladie pulmonaire interstitielle) peut se développer lors d’une exposition à court ou à long terme à certains facteurs de risque incluant les moisissures néfastes. Il n’existe aucun remède à cette maladie progressive.

De plus, les acariens, de minuscules organismes présents dans la poussière domestique, aiment se reproduire quand le taux d’humidité de l’air intérieur est compris entre 65 % et 80 %. Ils peuvent aggraver les allergies et l’asthme, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.

Le niveau de risque d’aggravation des symptômes est corrélé à l’étendue de la moisissure, à la durée de l’exposition à celle-ci et à l’état de santé général des personnes exposées.

Prévenir l’apparition de la moisissure est donc essentiel pour maintenir un environnement intérieur sain. Il est recommandé de maintenir le taux d’humidité entre 30 – 50 % (30 % en hiver et 50 % en été). Vous pouvez mesurer celui-ci grâce à un hygromètre, un appareil vendu dans la plupart des quincailleries. Pour maintenir ce taux d’humidité, assurez-vous que votre maison est bien ventilée, en particulier dans les endroits où il peut y avoir une accumulation d’humidité comme la salle de bain, la cuisine et le sous-sol. Lorsque vous utilisez la douche, veillez à ouvrir la fenêtre ou à utiliser un ventilateur. Si des fuites d’eau surviennent, réparez-les rapidement pour empêcher l’eau de s’accumuler car la moisissure peut se développer dans une zone d’humidité excessive dans l’espace de 48 heures.

Normalement, il est possible de nettoyer soi-même les petites et moyennes surfaces affectées par la moisissure. Toutefois, pour les plus grandes surfaces, il vaut mieux faire appel à un professionnel.

  • Petite surface : ≤ 3 plaques de moisissures couvrantes chacune une superficie inférieure à 1m2
  • Surface moyenne : ≤ 3 plaques de moisissures ou plaques ayant chacune une superficie supérieure à 1m2 mais inférieure à 3m2
  • Grande surface : plaque ayant une superficie supérieure à 3m2

Quelques conseils de sécurité pour le nettoyage des tâches de moisissure sur les petites et moyennes surfaces :

  • Portez un équipement de protection (lunettes de sécurité, masque N95 jetable et gants jetables)
  • Isolez la surface touchée en installant des feuilles de plastiques sur les murs et le plafond pour empêcher les particules de moisissures de se répandre
  • Passez l’aspirateur sur la surface touchée avec un appareil muni d’un filtre HEPA avant et après le nettoyage
  • Nettoyez la zone touchée avec de l’eau et du détergent à vaisselle. L’utilisation de l’eau de javel n’est pas recommandée.

Il est préférable que les personnes vulnérables ne soient pas présentes dans la pièce pendant la durée du nettoyage. Une fois le nettoyage terminé, il est important de régler le problème à la source, soit de prévenir la survenue de dégât d’eau ou encore de maintenir un taux d’humidité adéquat.

Évaluer la qualité de l’air intérieur

Des analyses de l’air ne sont généralement pas nécessaires pour vérifier la présence de contaminants microbiologiques, telles les moisissures. Cependant, il est recommandé de faire inspecter votre toiture une fois par année, au printemps afin de vérifier si elle n’a pas subi de dommages liés à l’humidité.

Pour certains types de contaminants chimiques, tels le radon, l’amiante, le monoxyde de carbone, le mercure et le formaldéhyde, des analyses de l’air peuvent être nécessaires pour vérifier s’ils sont réellement présents et connaître leur concentration.

Quand devriez-vous consulter un professionnel de la santé ?

Tout problème de santé respiratoire devrait être abordé avec un médecin s’il y a lieu de penser qu’il pourrait être lié à une mauvaise qualité de l’air intérieur. Si vous êtes une personne vulnérable, que votre bâtiment comporte des facteurs de risque ou si vous présentez un ou plusieurs symptômes associés, consultez votre médecin de famille.

Sources

 

 

Article rédigé par Maude Riout, coordonnatrice aux communications
Association pulmonaire du Québec
Mars 2024