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23 January 2013

Protégeons nos enfants de la fumée secondaire

L’exposition à la fumée secondaire dans un espace réduit est extrêmement néfaste pour quiconque, mais encore plus pour un enfant toujours en plein développement. L'Association pulmonaire du Québec, l’Association des pédiatres du Québec et la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac s’allient dans le cadre de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac pour réclamer du gouvernement Marois l’interdiction de fumer dans un véhicule en présence de mineurs, comme c’est le cas dans les neuf autres provinces canadiennes et de nombreux paysi.

Nous connaissons depuis longtemps les effets néfastes de la fumée secondaire pour un enfant. Celui-ci étant en plein développement, il respire beaucoup plus rapidement qu’un adulte et ainsi, il devient plus vulnérable aux effets néfastes provoqués par la cigarette. Son corps absorbe et inhale à plus grande vitesse les toxines contenues dans la fumée secondaire. Proportionnellement à son poids, l’enfant ingère une très grande quantité de produits toxiques qui affectent directement son développement, son système respiratoire de même que son système immunitaire et nerveux.

L’exposition continue ou régulière d’un enfant à la fumée secondaire a des répercussions très graves et irréparables sur le reste de sa vie : il devient plus à risque de développer l’asthme (et la respiration sifflante qui l’accompagne), des allergies, des bronchites, des pneumonies et court le risque de souffrir d’une toux chronique et de douloureuses infections aux oreilles (otites).

Le Dr Gaston Ostiguy, vice-président aux affaires scientifiques de l’Association pulmonaire du Québec et pneumologue à l’Institut thoracique de Montréal déclare : « Le Québec a joué un rôle de pionnier dans la lutte au tabagisme, surtout en ce qui concerne la protection contre l’exposition à la fumée secondaire. Déjà en 1986, le ministre de l’Environnement de l’époque, l’Honorable Clifford Lincoln, faisait adopter la Loi sur la protection des non- fumeurs dans certains lieux publics. Qu’attendons-nous, 25 ans plus tard, pour mieux protéger nos enfants de la fumée secondaire dans un espace aussi fermé qu’une automobile ? »

« Les campagnes d’éducation ont leur limite. Il est inacceptable qu’il y ait encore 89 000 jeunes de 12 à 19 ans presque quotidiennement exposés à la fumée secondaire à bord d’une voiture, sans oublier les dizaines de milliers de tout-petits qui y sont également exposés » s’indigne la docteure Pascale Hamel, présidente de l’Association des pédiatres du Québec. « Le gouvernement doit intervenir, comme il l’a fait pour les ceintures de sécurité, les sièges d’enfants et le cellulaire au volant. »

Selon l’Enquête sur le tabagisme chez les jeunesii, plus du quart (26 %) des élèves du secondaire au Québec disent être monté à bord d’une voiture enfumée au cours des sept derniers jours. « Malheureusement, près de la moitié des fumeurs croient à tort qu’ouvrir les fenêtres du véhicule empêche l’exposition des passagers à la fumée secondaireiii » ajoute madame Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Une loi interdisant de fumer agira aussi comme élément de sensibilisation auprès des parents fumeurs, qui par ailleurs aiment autant leurs enfants que tous les autres parents. »

Mme Dominique Massie, directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec, soutient que « il est intolérable que des enfants, au Québec, soient contraints de respirer de l’air enfumé dans nos voitures parce qu’un ou plusieurs passagers y fument. C’est un sérieux problème de santé publique qui affecte les citoyens les plus vulnérables. Nous considérons que cette situation est inacceptable, surtout que déjà l’ensemble des autres provinces canadiennes ont chacune adopté une loi interdisant la cigarette au volant en présence d’un enfant. C’est seulement au Québec qu’aucune démarche en ce sens n’a encore été mise en branle. »

La fumée de tabac contient environ 7000 substances chimiques, dont au moins 69 ont été formellement reconnues comme cancérigènes. De plus, les concentrations des composantes de cette fumée sont plus élevées dans la fumée secondaire que dans la fumée inhalée par les fumeurs.iv Certaines de ces particules hautement toxiques sont bien connues, comme l’acétone (dissolvant), l’ammoniac (détergent), le méthanol (carburant pour fusées), le butane (combustible), le toluène (solvant industriel), le DDT (puissant insecticide) ou encore l’arsenic (poison violent) ! « C’est pourquoi il est absolument vital de réagir face à l’exposition à la fumée secondaire des enfants dans un endroit clos, comme dans une voiture », ajoute madame Massie.

L’Association pulmonaire du Québec, l’Association des pédiatres et la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac demandent au gouvernement provincial de passer à l’acte. « Nous lançons un appel à tous les députés soucieux de la santé de nos enfants afin qu’ils appuient le ministre de la Santé, pour qu’il s’attaque au problème criant de l’exposition répandue des enfants à la fumée de tabac dans les automobiles » lance madame Massie.

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Informations supplémentaires :
Mme FloryDoucas, codirectrice, Coalition québécoise pour le contrôle du tabac : (514) 515-6780

Mme Dominique Massie, directrice générale, Association pulmonaire du Québec : (514) 287-7400